Pourquoi les absentéistes aux assemblées générales vont augmenter de manière importante ?

05/09/2025 Actu

Les pouvoirs publics s’interrogent sur les causes du désintéressement des copropriétaires à participer à leur assemblée générale.

Pour y remédier, chacun va de sa petite idée sans forcément résoudre le problème voire pire l’aggrave.

Alors, faisons un état des lieux sur les fausses bonnes idées qui ont été jusqu’alors mises en place pour ensuite présenter nos solutions.

I- Les solutions perverses

L’erreur des pouvoirs publics est qu’ils partent de mauvais constat provoquant de mauvaises solutions.

En effet, ils semblent penser que les copropriétaires ne se déplacent pas à leur assemblée générale du fait qu’ils soient fainéants.

A partir de cette analyse, ils conçoivent des solutions qui permettent aux copropriétaires de participer au vote des résolutions sans être contraints de se déplacer.

Il y a bien entendu la remise d’un pouvoir mais encore dernièrement le vote par correspondance.

Ce dernier consiste à voter sur les résolutions avant même d’avoir entendu les débats et surtout avant même la tenue de l’assemblée générale.

Une catastrophe qui n’a pas permis d’augmenter la participation des votes et qui a même incité les opposants par principe à utiliser ce système pour bloquer les résolutions.

Deuxième aberration, la convocation des assemblées générales par voie électronique.

Là encore, cette solution était présentée pour toucher un plus grand nombre de copropriétaires afin qu’ils se rendent à leur assemblée générale y compris ceux qui n’habitaient pas au sein de l’immeuble.

Résultat : même les copropriétaires, qui se rendaient à l’assemblée générale, n’ont pas pu participer du fait qu’ils n’ont pas compris le nouveau dispositif de notification électronique.

Voilà pourquoi cette année, il y a fort à parier une augmentation significative de l’absentéisme des copropriétaires à leur assemblée générale.

Cela n’est pas sans conséquence car les travaux d’entretien et de rénovation ont été encore une fois ajournés à la prochaine assemblée générale faute de quorum présent suffisant.

II – La bonne solution

Pour identifier la bonne solution, il faut partir d’un bon constat.

Or aujourd’hui, beaucoup de copropriétaire ne croient plus en leur assemblée générale car ils considèrent que les jeux sont déjà faits.

Autrement dit, qu’ils ont peu d’influence sur les votes et que leur capacité d’amender les résolutions est quasi inexistante.

Cela n’est pas tout à fait faux sachant qu’au maximum en deux heures, il est demandé aux copropriétaires de traiter des sujets variés et complexes tels que la fixation du budget prévisionnel, le seuil des marchés, la négociation des contrats y compris du syndic et surtout de valider différents travaux et diagnostics qui peuvent représenter des sommes dépassant le million.

Bien souvent l’assemblée générale se résume à une chambre d’enregistrement où les résolutions sont présentées les unes derrière les autres aux copropriétaires qui n’ont plus qu’à valider machinalement les propositions.

Voilà pourquoi les copropriétaires préfèrent ne plus se rendre à leur assemblée générale plutôt que d’être complices de cette mascarade.

Pour y remédier, il est nécessaire de repenser le mode de décision en assemblée générale en considérant que le vote doit résulter d’un consensus qui doit être mûrement réfléchi et conçu par les copropriétaires.

C’est uniquement en embarquant activement les copropriétaires dans leur projet de copropriété qu’ils se mobiliseront ayant un engouement à participer à leur assemblée générale.

Bien entendu, pour cela, il faut également neutraliser l’influence du syndic au cours de l’assemblée générale, ce qui est un autre sujet mais complémentaire.