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Loi DUFLOT sur le logement et la copropriété : l’ARC et l’UNARC auditionnées par les deux rapporteurs à l’Assemblée Nationale (Monsieur Daniel GOLDBERG, Député de Seine-Saint-Denis et Madame Audrey LINKENHELD, Députée du Nord)

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Loi DUFLOT sur le logement et la copropriété :
 l’ARC et l’UNARC auditionnées par les deux rapporteurs à l’Assemblée Nationale
 
(Monsieur Daniel GOLDBERG, Député de Seine-Saint-Denis et Madame Audrey LINKENHELD, Députée du Nord)
 
Ça y est. Depuis le temps qu’on en parlait, on n’y croyait plus trop. Et pourtant : la loi DUFLOT est enfin là et sera peut-être débattue puis votée au Parlement en fin d’année (nous pensons plutôt au premier semestre 2014, cependant...), voir notre communiqué de Presse de la semaine dernière : www.unarc.fr/igtb.
 
De ce fait les rapporteurs de la loi à l’Assemblée Nationale viennent d’être nommés et ont commencé leur travail d’analyse et d’audition. Et naturellement, l’ARC et l’UNARC ont été parmi les premières associations à être auditionnées.
 
Nous avons ;
 
  • d’abord dit tout le bien que nous pensions du volet copropriété de cette loi, qui reprend à peu près toutes nos demandes, à savoir en particulier :
 
  • le compte séparé sans dérogation ;
  • le contrat de syndic « tout compris sauf... » ;
  • les commissions régionales de disciplines pour les syndics ;
  • le fonds travaux obligatoires ;
  • des améliorations substantielles concernant l’action dans les copropriétés fragiles et en difficulté (ouverture de la « procédure d’alerte » aux collectivités territoriales ; abandon possible de créance...) ;
 
  • ensuite fait connaître quelques réticences concernant certains points :
 
  • ainsi, nous demandons à  ce que le Haut Conseil de l’Immobilier prévu par la loi soit constitué de trois collèges distincts (dont un spécifique à la copropriété) et que les associations représentatives d’usagers y détiennent au moins 25 % des sièges ;
 
  • enfin, nous avons pointé quelques oublis et demandé à ce que le Parlement dépose des amendements (acceptés par le Gouvernement) en ce sens :
 
  • dispositions concernant les conflits d’intérêts chez les syndics (et introduction de sanctions) ;
  • dispositions permettant aux assemblées générales une délégation de pourvoir élargie aux conseils syndicaux qui le souhaitent.
 
Nous publierons bientôt (à la fin du mois) un dossier sur cette loi, nos analyses, nos remarques et demandes complémentaires.
 
 

Une interview du directeur de l’ARC dans le FIGARO

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Une interview du directeur de l’ARC dans le FIGARO

 
 
Le FIGARO a demandé à Bruno DHONT, notre directeur, ce que l’ARC pensait du volet « copropriété » de la loi DUFLOT.
 
Voici le texte cette interview :
 
 
« INTERVIEW - Plusieurs éléments du projet de loi Duflot luttent contre les abus de certains syndics, constate Bruno Dhont, directeur de l'Association des responsables de copropriétés.
 
Quels sont pour vous les points essentiels du projet de loi Duflot?
 
Il y a la mise en place d'un compte bancaire séparé. La loi l'oblige déjà, mais il existe des dérogations. Aujourd'hui, le syndic utilise ces dérogations pour mettre l'argent des copropriétaires sur son compte et le faire fructifier. Il use de pratiques anormales pour augmenter cette trésorerie disponible comme voter un budget surévalué ou s'accorder avec ses fournisseurs pour ne les payer que tardivement, ce qui permet à ces derniers de justifier une surfacturation des prestations. Pour lutter contre cette financiarisation catastrophique, le compte séparé est indispensable. Autre point important: la forfaitisation des honoraires pour tous les actes de gestions courantes et l'instauration d'une liste limitative des actes de gestion dits «particuliers» pouvant donner lieu à des honoraires supplémentaires. Enfin, l'autre mesure essentielle est l'introduction dans la loi d'un fonds pour les gros travaux, jusqu'ici facultatif. Ce fonds serait abondé de 5% du budget par an, ce qui représente une charge d'environ 100 euros par an pour le copropriétaire. L'avantage de ce fonds, c'est qu'il permet de mieux anticiper les gros travaux. Ce n'est pas un poids supplémentaire pour les copropriétaires, car cette somme est généralement financée par une économie sur les charges courantes.
 
Quels sont les volets que vous jugez contestables?
 
Cette loi a l'intention de créer un Haut conseil des trois professions immobilières (transaction ; gérance ; syndic). C'est un dispositif important de régulation, mais insuffisant. Ce Haut conseil réunirait trois métiers qui ne sont pas les mêmes. On craint que son fonctionnement ne soit tellement compliqué qu'à la fin, les problèmes ne soient pas traités. Il faut trois collèges séparés où les représentants des usagers seraient présents à hauteur de 25%. Sans collèges distincts, cette mesure, c'est du vent. En Belgique, un haut conseil de ce type est en place et il ne fonctionne pas. C'est le même problème pour les commissions disciplinaires régionales prévues par cette loi.
 
Ce projet de loi représente-t-il une avancée pour les copropriétaires?
C'est sûr. Si on améliore les deux points évoqués plus tôt et qu'on applique les trois premiers, c'est une avancée.
Les abus évoqués par la ministre pour justifier cette loi sont-ils nombreux ?
 
Ils sont innombrables! Nous en avons recensé 3700 sur notre site. C'est par exemple un syndic qui fait croire que la mise en place d'un plan de prévention des risques est obligatoire et qui le facture 1000 euros. Où un autre qui envoie trois lettres recommandées à un copropriétaire en retard dans ses paiements et qui les lui facture 35 euros l'une, alors qu'elle ne lui on couté que 5 euros. Non-respect de la loi, pressions, frais admissible. Ça va dans tous les sens !
 
Ce projet de loi oublie-t-il des points essentiels ?
 
À mon sens oui. Deux points sont oubliés. Le premier concerne l'instauration d'un troisième mode de gestion des copropriétés. Aujourd'hui, il existe des conseils syndicaux avec des bénévoles qui agissent sur le terrain, mais qui ne sont pas reconnus. Il faut assurer leur reconnaissance et des pouvoirs élargis, soit la mise en place d'un système de cogestion. Deuxième point oublié: celui des conflits d'intérêt. Aujourd'hui, beaucoup de syndics sont courtiers en assurance. Ce sont leurs filiales qui interviennent dans les copropriétés, sans forcément que l'assemblée générale ne valide l'intervention. La loi doit interdire ces pratiques et les sanctionner ».
 
 

Plan d’Épargne Copropriété. Qu’est-ce qu’on attend ?

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Plan d’Épargne Copropriété. Qu’est-ce qu’on attend ?

 
 
Aujourd’hui tout le monde se demande pourquoi les copropriétés tardent à s’engager dans des rénovations énergétiques ambitieuses, mais aussi dans des opérations de rénovation tout court.
 
On le sait : le vrai déclencheur des travaux en copropriété est l’existence d’un fonds travaux, même modeste.
 
Mais aucun placement bancaire simple et adapté aux travaux en copropriété n’existe et ni aucune disposition fiscale - qui serait elle aussi adaptée .
 
Dès lors, comment placer simplement les sommes qui sont versées dans ce fonds ? En effet :
 
  • le Livret A est plafonné à 76.500 € ;
  • pour les autres placements (SICAV ; comptes à terme) chaque copropriétaire est obligé de déclarer lui-même les intérêts générés, ce qui créé des complications voire des surcoûts (honoraires de syndics) paradoxaux (les coûts sont souvent supérieurs aux intérêts...).
 
Les conséquences sont lourdement négatives :
 
  • d’une part il existe très peu de « fonds travaux » ;
  • d’autre part les copropriétés qui ont mis en place des fonds travaux ont à faire face à de grandes complexités en matière de placement et de déclaration fiscale.
 
La solution : la mise en place d’un Plan d’Épargne Copropriété, un PEC, sur le modèle du Plan d’Épargne Logement.
 
Nous allons voir que le PEC :
 
  • ne coûterait pratiquement rien à l’État ;
  • pourrait permettre de déclencher des milliards de travaux.
 
  1. Les sommes en jeu :
 
  • si chaque copropriétaire met 100 euros de côté dans un fonds travaux chaque année (soit 5 % du montant moyen des charges) cela fait chaque année seulement 800 millions d’euros « placés » sur des Plans d’Épargne Copropriété.
 
L’effort pour l’État est donc très faible.
 
  1. Par contre ces 100 euros peuvent - au bout de trois ans - entraîner 10 à 20 fois plus de travaux, soit 8 à 16 milliards de travaux
 
On le voit, l’effet levier du PEC serait considérable et pour un coût ridiculement faible.
 
 
Ce que nous demandons :
 
- la création d’un PEC défiscalisé ;
- la possibilité pour les syndics de copropriété d’abonder le PEC à hauteur de 5.000 euros par lot principal ;
- l’obligation de ne pas casser le PEC avant trois ans.
 
 
Alors ? Qu’est-ce qu’on attend ?
 
 
 

Le conseil syndical et l’audit énergétique obligatoire. Le saviez-vous ?

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Le conseil syndical et l’audit énergétique obligatoire.

Le saviez-vous ?

 

 

 

Le conseil syndical dispose de trois droits nouveaux en matière d’audit énergétique obligatoire (arrêté du 28 février 2013) :

 

  • avant le choix du bureau d’études, il DOIT être destinataire des références et de l’attestation de compétence des auditeurs ;
  • pendant l’audit il DOIT être associé à la visite sur site (parties communes, chaufferie) mais aussi à la visite des logements témoins ;
  • enfin, à la fin de l’audit, il DOIT être invité - avant l’assemblée générale - à une réunion de restitution de l’audit, de présentation des scénarios possibles de travaux et de discussion avec les auditeurs.

 

Ces trois nouveaux droits sont très importants, car un audit qui est fait sans un conseil syndical - lui-même bien en relation avec les copropriétaires - ne sert strictement à RIEN.

 

C’est cela - et beaucoup d’autres choses - que vous découvrirez dans le guide gratuit : « Audit énergétique obligatoire en Copropriété : Comment obtenir un audit efficace ? » (disponible à cette adresse : www.unarc.fr/yhdv )

 

5 € par lot principal et par an : c’est le prix moyen d’une adhésion collective à l’ARC. Découvrez tous les services et outils gratuits attachés à cette adhésion

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5 € par lot principal et par an : c’est le prix moyen d’une adhésion collective à l’ARC.

Découvrez tous les services et outils gratuits attachés à cette adhésion

 
 
                                       
 
  un livret pour les conseils syndicaux          un livret pour les syndics bénévoles
                      www.unarc.fr/wen6                                            www.unarc.fr/5j2b
 
Voici le sommaire du livret d’accueil du conseil syndical :
 
  1. Pour commencer : quatre guides gratuits à diffuser à tous les membres du conseil syndical
 
  1. Comment obtenir en permanence et par tous les moyens une réponse à toutes vos questions sur tous les sujets
 
  1. Pour aller plus loin : des consultations spécialisées sur rendez-vous.
 
  1. Cinq sites Internet gratuits à votre service
 
  1. Réduire vos charges : tous les guides, outils, services de l’ARC à votre disposition
 
  1. La coopérative de l’ARC réservée aux adhérents de l’ARC : mode d’emploi pour une utilisation optimum
 
  1. 46 guides gratuits à votre disposition et à celle de vos voisins
 
  1. Les bulletins trimestriels de l’ARC pour tous : comment faire ?
 
9.  Le BIC (Bilan Initial de Copropriété) et l’Audit Global Partagé, l’aide que l’ARC peut vous apporter
 
10. Aide personnalisée au contrôle des comptes généraux ou spéciaux
 
11. Aide à la mise à jour et à l’amélioration des règlements de copropriété
 
 

Sommaire du numéro 101 de la revue de l’UNARC

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Sommaire du numéro 101 de la revue de l’UNARC

 

 

 

 

Le numéro 101 de la

« Revue de l’ARC et de l’UNARC »

est arrivée

                                           

 

 

ACTUALITÉ

  • Travaux d’ascenseurs : une grande et double victoire de l’ARC
  • Précision d’arrêt des ascenseurs
  • L’ARC entre dans la Coalition France pour l’Efficacité Energétique
  • Les interventions « ministérielles » de l’ARC et de l’UNARC
  • Où en est le projet de la loi DUFLOT sur la copropriété ?
  • Le PTZ (prêt à taux zéro) collectif : vrai serpent de mer ?
  • Syndic de redressement : une nouvelle initiative très intéressante de l’ARC

 

Le Salon 2013 de l’ARC et de l’UNARC

  • Le Salon « Indépendant » de la Copropriété de l’ARC et de l’UNARC des 16 et 17 octobre 2013

DOSSIER

  • Vous voulez faire voter un prêt en copropriété : réponses à toutes vos questions en 16 points

 

DROIT

  • Que prévoit l’arrêté du 5 février 2013 concernant la sécurité incendie dans les copropriétés ?
  • La POSTE et les copropriétés
  • Va-t-on vers des obligations de travaux « énergétiques » en copropriété ?
  • Les plans de prévention ne sont pas obligatoires en copropriété : méfiez-vous
  • Enquête ARC/UFC sur les contrats de syndic, les honoraires et les honoraires de syndic en cas de gros travaux

 

GESTION

  • L’audit énergétique obligatoire et le DPE collectif : comment bien s’y prendre ?
  • L’audit énergétique obligatoire en copropriété ou : le rôle essentiel du conseil syndical
  • L’audit énergétique obligatoire : trois dispositions de l’arrêté du 28 février 2013
  • Peut-on négocier un bon CPE en copropriété ?
  • Un contrat de protection juridique négocié par l’ARC et qui reste imbattable
  • Du contrat d’assurance au suivi du dossier sinistre
  • Pourquoi mettre en place une Etiquette de Gestion Patrimoniale (EGP) ?

 

APPEL AUX ADHERENTS

 

  • Campagne « OSCAR + » 2013
  • Les syndics et les assurances : lancement d’une enquête

 

PARTENARIATS

  • OSCARVILLE : fruit du partenariat PAP-ARC

 

VIE DE L’ASSOCIATION

  • Le procès de « SYNDIC + » (SYNDIC PLUS)
  • Tableau des ARC locales et régionales membres de l’UNARC

 

CHIFFRES & INDICES

PUBLICATIONS

FORMATIONS

 

 

 

Rappel : vous pouvez vous abonner à cette indispensable revue si vous n’êtes pas adhérent à l’ARC :

 

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Joindre un chèque de 24 € pour recevoir les 4 revues annuelles

 

ARC : 29, rue Joseph Python – 75020 PARIS

 

 

 

Une nouvelle collection et un nouveau concept de guides « gratuits »

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Une nouvelle collection et un nouveau concept de guides « gratuits »

 

 

La nouvelle collection « Comment faire... » :

 

  • traite un sujet précis par questions/réponses ;
  • fournit toutes les références documentaires sur le site Internet de l’ARC ;
  • fournit les références des textes applicables.

 

Pour le Salon 2013 de l’ARC et de l’UNARC (16-17 octobre 2013 à l’espace Charenton à Paris) nous sortirons les douze premiers guides gratuits : « Comment faire... ? »

 

Voici la liste des titres :

 

Comment faire ?

  • Le prêt collectif en copropriété : savoir le négocier

 

Comment faire ?

  • Savoir mettre à jour son règlement de copropriété

 

Comment faire ?

  • Conseil syndical : bien préparer l’assemblée générale

 

Comment faire ?

  • Syndic bénévole : bien préparer son assemblée générale

 

Comment faire ?

  • L’étiquette « charges » et l’étiquette « gestion patrimoniale » pour maîtriser les charges et la gestion

 

Comment faire ?

  • Dix étapes pour réussir la rénovation de sa copropriété

 

Comment faire ?

  • Savoir lire et exploiter un « grand livre comptable »

 

Comment faire ?

  • VRAI compte séparé, transparence financière et placement des fonds en copropriété

 

Comment faire ?

  • La copropriété en harmonie avec les locataires

 

Comment faire ?

  • ASL : savoir mettre en conformité ses statuts et les déclarer

 

 

Comment faire ?

  • Savoir gérer un sinistre de A à Z

 

Comment faire ?

  • Savoir mettre en place un carnet d’entretien efficace

 

Comment faire ?

  • Avoir une bonne assurance de protection juridique

 

 

 

Il faut plus de moyens pour le Tribunal d’Instance du RAINCY en Seine Saint Denis

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Il faut plus de moyens pour le Tribunal d’Instance du RAINCY en Seine Saint Denis

 
 
 
Les copropriétés de Clichy sous Bois vivent des problèmes profonds, dont l’un est le nombre de « bailleurs  indélicats » qui ne payent pas leurs charges, mais touchent leurs loyers.
 
Sur l’impulsion de l’ARC, les syndics locaux se sont décidés à utiliser les procédures simples et rapides (et gratuites, ne nécessitant pas l’assistance d’un avocat).
 
Le problème est le suivant : nous avons tant et si bien fait que le Tribunal d’Instance du RAINCY qui correspond à Clichy sous Bois est totalement saturé !
 
Nous et nos adhérents (sous la conduite d’un syndic coopératif - adhérent à l’ARC depuis de nombreuses années - qui gère une copropriété de 350 logements) sommes donc intervenus et continuons à le faire pour obtenir les moyens supplémentaires nécessaires.
 
Voici le premier courrier de notre adhérent et notre courrier en appui (avec copie à madame DUFLOT).
 
Si vous êtes concernés, vous aussi, saisissez Madame la Ministre de la Justice, Christiane TAUBIRA, et Madame la Ministre du Logement, Cécile DUFLOT.
 
 
 
I. Courrier de notre adhérent
SYNDICAT DES COPROPRIETAIRES
DU DOMAINE DE.................
 
Siège social :            .          
2. ............ 93390 Clichy sous Bois
 
Madame la Ministre de la Justice
 
Clichy sous Bois, le 05 Juillet 2013
 
Objet : Le redressement des copropriétés dégradées ou vulnérables de Clichy sous Bois (3000 logements dans ces copropriétés, dont 1500 au «Chêne Pointu ») passe par un renforcement des effectifs du Tribunal d'Instance du Raincy (93).
 
Madame la Ministre.
 
Le signataire de cette lettre est syndic coopératif (et bénévole) d'une copropriété de 350 appartements, et cela depuis une dizaine d'années.
I. Le redressement financier du Domaine ... grâce aux injonctions de payer
 
Il a quatre ans (sans doute « la crise ») le taux des impayés cumulés a atteint 25 % d'un budget annuel. La côte d'alerte étant ainsi largement dépassée, nous avons donné des tours de vis à notre politique de lutte contre les impayés :
 
  • 25 autorisations de mise en vente depuis 6 ans ;
  • mais surtout, de très nombreuses injonctions de payer de 10 à 30 par an.
 
Ces injonctions de payer sont d'une efficacité remarquable vis-à-vis des copropriétaires indélicats que les huissiers n'effrayent plus. Pour nous, elles ont plusieurs qualités :
 
  • très peu cher pour la copropriété, puisqu'elles sont rédigées par le syndic (bénévole) et que c'est très facile à constituer lorsque l'administration de la copropriété est bien faite ;
  • très rapide = le premier aller-retour au Tribunal d'Instance du Raincy se faisait en quatre semaines, quelquefois cinq ou six semaines.   
 
Au total, les injonctions de payer ont été d'une efficacité redoutable pour notre domaine, mais il ne faut pas «baisser la garde ».
 
II. L'annonce du redressement financier des Copropriétaires! du Chêne pointu
 
Le tribunal de Bobigny a enfin nommé un administrateur provisoire efficace pour le redressement de la copropriété du Chêne Pointu. Il commence dans la bonne voie, puisqu’en quelques mois, vraisemblablement plus d'une centaine d'injonctions de payer ont été déposées au Tribunal d'Instance du Raincy et eu égard à ma connaissance du dossier c'est au moins quatre à cinq cents injonctions de payer qui devront être déposées dans les mois qui viennent.
 
III. Mais le résultat ne s'est pas fait attendre
 
 Le délai de retour de nos injonctions de payer est passé à au moins cinq mois pour le premier tour.
Loin de nous l’idée de dire que « le Chêne Pointu exagère » ou que « il n’y en a que pour le Chêne Pointu ».
Nous avions appelé de nos vœux ce sursaut pour le Chêne Pointu, que le nouvel administrateur provisoire met enfin en œuvre. Surtout les cinq copropriétés de 200 à 400 logements, dont la nôtre, jouxtent, touest le Chêne Pointu.. et nous ne nous en sortirons vraiment (tout comme la Ville de Clichy-sous-Bois que lorsque les 2 copropriétés du Chêne Pointu seront durablement redressées.
 
IV. Il n'en reste pas moins que ces délais deviennent, trop longs.
 
Cin, mois pour le premier tour  de nos injonctions de payer, sans doute au moins trois mois pour la délivrance du titre exécutoire, soit avec les interventions d'huissier et les congés : 10 à 12 mois. Cela constitue une catastrophe pour nos copropriétés très fragiles qui représentent aussi 1500 logements, le même nombre qu'au Chêne Pointu : la catastrophe résidant dans le fait que notre moyen permanent de pression sur les copropriétaires en difficulté de paiement (pas tous de mauvaises fois, loin s'en faut) s'en trouvera considérablement affaibli. Il faudrait déposer une seconde injonction de payer aussitôt le titre exécutoire de l'injonction antérieure obtenue, si on veut maintenir la pression.
 
Madame Le Ministre, ce dossier n’a évidemment pour but que de vous montrer que le
redressement financier des copropriétés en difficulté, très nombreuses à Clichy-sous-Bois et en Seine Saint-Denis, et dont !e nombre s'accroît, passe nécessairement par un renforcement des effectifs concernés dans nos tribunaux de proximité, en particulier dans ses greffes.
 
Comptant sur votre compréhension, et cela malgré la conjoncture.
 
Recevez. Madame la Ministre de la Justice, l'expression de nos salutations distinguées.
 
M...................
Le syndic »
 
 
II. Notre courrier à Madame TAUBIRA
 
Madame Christiane TAUBIRA
- Ministre -
Ministère de la Justice
            13, place Vendôme
                                                                                                                   75001 PARIS
 
Paris, le 10 Juillet 2013
 
Objet : SDC du .....Clichy sous Bois
 
Madame la Ministre,
 
Vous venez de recevoir de la part du syndic coopératif du syndicat des copropriétaires de ..... à Clichy sous Bois, adhérent à l’ARC, une lettre que nous pourrions appeler un cri d’alerte et d’alarme.
 
Sur Clichy sous Bois les procédures simples de recouvrement des charges s’enlisent faute - pour le tribunal d’Instance local, celui du RAIncy - de moyens suffisants.
 
Dès lors, des centaines de propriétaires indélicats (y compris des marchands de biens, des marchands de sommeil et des professionnels) peuvent impunément ne pas payer leurs charges, compromettant un peu plus chaque jour le fonctionnement de ces ensembles immobiliers.
 
Il nous semble donc essentiel que soient renforcés les moyens de ce tribunal et ceci d’urgence, si l’on souhaite favoriser le redressement des copropriétés durement touchées de la commune de CLICHY, ce qui est l’objectif de chacun.
 
Persuadés que la demande de notre adhérent, relayée par l’administrateur provisoire du syndicat des copropriétaires du Chêne Pointu et du syndicat des copropriétaires de l’Étoile du Chêne Pointu ainsi que par nos associations, retiendra votre attention, et vous remerciant vivement de la suite que vous voudrez bien donner à la présente démarche, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre haute considération.
 
Bruno DHONT                                                        Fernand CHAMPAVIER
Directeur de l’ARC                                                 Président de l’ARC ».
 
 

Il faut réintroduire le « fonds travaux » dans la loi A.L.U.R. : le Conseil d’État a été insuffisamment « informé »

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Il faut réintroduire le « fonds travaux » dans la loi A.L.U.R. : le Conseil d’État a été insuffisamment « informé »

 
 
Nous sommes la première association de conseils syndicaux et de syndics bénévoles de France, en première ligne dans la bataille quotidienne pour la rénovation des copropriétés (dont la rénovation énergétique) y compris des copropriétés, copropriétés fragiles ou en difficulté (dont le nombre s’accroît en raison précisément du manque d’entretien).
 
Nous avons donc été littéralement catastrophés en apprenant que le Conseil d’État avait fait retirer du projet de loi A.L.U.R. les dispositions concernant le fonds travaux, l’audit global et le plan pluriannuel de travaux.
 
Le fonds travaux - mis en avant comme dispositif essentiel par le Président de l’ANaH, Dominique BRAYE dans un rapport qui a fait date (février 2012) - s’est depuis dix ans imposé à tous les acteurs de la copropriété - comme LE dispositif permettant de résoudre la situation galopante de dégradation et de paupérisation d’une part grandissante du parc de la copropriété.
 
Or, le Conseil d’État a rayé d’un trait de plume les articles proposés.
 
Nous avons donc voulu en connaître les motivations, qui nous ont été communiquées par un responsable de la DHUP.
 
Nous nous sommes alors aperçus que le rejet du Conseil d’État reposait sur un manque d’information bien compréhensible :
 
  • concernant la mesure elle-même et son impact ;
  • concernant le contexte juridique ;
  • concernant la situation actuelle des copropriétés.
 
Nous avons donc rédigé une note qui permet de réintroduire en toute sécurité la proposition, en modifiant simplement le libellé même du « fonds travaux » (baptisé par erreur « fonds de prévoyance » dans l’avant-projet de loi).
 
 
Voici donc cette note.
 
 
 
Le fonds travaux et le Conseil d’État
 
 
Introduction
 
Alors que l’avant-projet de loi A.L.U.R. (Accès au Logement et à un Urbanisme Rénové) avait prévu de rendre obligatoire (comme dans la loi Québécoise) la création d’un fonds travaux – permettant de faciliter le moment venu le paiement des travaux visés par l’article 14-2 de la loi de 1965 et par l’article 44 du décret du 17 mars 1967 – le Conseil d’État a écarté l’article correspondant pour les motifs suivants :
 
  • il a d’abord estimé qu’une obligation générale et systématique de provisionnement imposée à tout copropriétaire constituait une atteinte disproportionnée au droit de propriété, en particulier à la libre disposition de ses biens, ainsi qu’au principe de liberté résultant de l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ;
 
  • il a ensuite estimé que cette obligation était incompatible avec l’objectif général de simplification du droit.
 
Nous allons essayer de montrer pourquoi l’approche du Conseil d’État a pu être perturbée par un certain déficit d’information concernant ce projet et son contexte, et comment il est possible de maintenir l’essentiel de la proposition initiale sans déroger aux principes auxquels le Conseil d’État se réfère.
 
 
I. Retour sur la situation actuelle
 
  1. Il convient d’abord de rappeler que – depuis le 31 décembre 2000 (Loi SRU) - toutes les copropriétés sont astreintes à voter chaque année un budget prévisionnel et à appeler auprès des copropriétaires des  provisions pour les charges courantes visées par l’article 14-1 de la loi de 1965.
Ces budgets sont établis pour faire face à des dépenses certaines, mais non encore chiffrables.
 
Précisons que ce fonctionnement a heurté – au départ – de nombreux copropriétaires qui ne comprenaient pas pourquoi ils devaient acquitter des « provisions » pour des charges non connues encore avec certitude.
À noter aussi que ce dispositif est rentré totalement dans les mœurs et qu’il est devenu un outil de gestion rigoureuse et maîtrisée au service des copropriétaires.
 
  1. Il convient ensuite de rappeler que la même loi SRU a défini par le biais de l’article 14-2 de la loi du 10 juillet 1965 (qu’elle a modifié ainsi que son décret d’application) une nouvelle catégorie de charges concernant les travaux dits « autres que les travaux de maintenance », c’est-à-dire des travaux de conservation ou d’entretien destinés à rénover les ouvrages, réseaux dégradés par le temps et équipements.
Ces travaux sont des travaux qui devront se faire de façon « certaine » et qui sont indispensables au maintien en l’état des immeubles.
 
  1. La loi SRU n’ayant pas pu tout réformer d'un coup n’a prévu aucune obligation de de voter un budget provisionnel pour les travaux non courants, comme elle l’a fait pour les charges courantes.
 
Il convient néanmoins - de l’avis de tous, représentants des copropriétaires comme des professionnels - d’achever le travail commencé par la loi SRU et d’introduire dans la loi :
  • une logique de provisionnement des travaux de l’article 14-2, qui sont des travaux « certains » ;
  • une logique de programmation de ces travaux.
 
Ceci est d’autant plus nécessaire que les copropriétés connaissent aujourd’hui une dégradation accélérée comme l’a révélé un rapport SOCOTEC-PACT réalisé pour le compte de l’ANaH en 2011, du fait d’un manque de gros entretien, précisément lié à une absence de programmation et de provisionnement.
 
II. L’avant-projet de la loi A.L.U.R.
 
Le système de programmation et de provisions que le projet de loi A.L.U.R. voulait introduire doit se comprendre comme un dispositif garantissant :
 
  • une prise en compte du gros entretien (travaux de l’article 14-2) ;
  • une anticipation propice à la programmation et à la maîtrise des coûts.
 
L’avant-projet de loi A.L.U.R. n’allait d’ailleurs déjà pas tout à fait au bout de la logique de gestion des copropriétés qu’il aurait fallu introduire. En effet il aurait dû :
 
  • imposer la mise au point d’un plan pluriannuel tenant compte de l’usure du bâtiment et des équipements ;
  • imposer la mise en place d’un calendrier d’appel de provisions permettant de faire face à ces dépenses.
 
(les Québécois viennent d’ailleurs de réformer en ce sens leur loi).
 
Or, le projet – très raisonnable – se contentait :
 
  • d’imposer la mise en place d’un fonds d’intervention minimum pour travaux de l’article 14-2 ;
  • de fixer ce minimum à 5 % du budget prévisionnel de charges (en prenant pour exemple la législation du Québec de 1994...), ce qui revient à imposer un montant très faible.
 
Il faut savoir, en effet, que le montant moyen annuel des charges courantes est de 2.000 euros en France en 2012 ; dès lors un montant de 5 % représente (en moyenne) 100 euros par logement et par an, ce qui est très loin des sommes nécessaires pour faire face à l’usure d’un bâtiment, de ses équipements et des réseaux.
Comme on le voit et comme on va encore le voir plus loin, lorsque le Conseil d’État parle d’atteinte disproportionnée au droit de copropriété, c’est qu’il y a malentendu sur ce quantum.
 
III. Réponse aux objections du Conseil d’État
 
Nous allons maintenant répondre à trois questions essentielles et montrer que cet avant-projet ne contrevennait à aucun des principes mis en avant par le Conseil d’État.
 
  1. Pourquoi le principe de provisionnement pour travaux futurs de l’article 14-2 PRÉVU par l’avant projet de loi A.L.U.R. ne saurait constituer une atteinte DISPROPORTIONNÉE au droit de PROPRIÉTÉ ?
 
  • Si le projet avait obligé les syndicats de copropriétaires à provisionner les sommes effectivement nécessaires et donc parfois importantes pour faire face entièrement à l’usure des bâtiments, de leurs réseaux et de leurs équipements, on aurait pu comprendre le Conseil d’État (c’est d’ailleurs certainement ce que les membres du Conseil d’État ont cru de bonne foi, faute d’avoir évalué le poids réel des 5 %).
 
  • Or, une obligation d’avoir à provisionner une somme très faible pour des travaux certains et indispensables, obligation destinée à lever des blocages aujourd’hui de nature à mettre en péril l’intégrité de nombreuses copropriétés, ne peut être considérée comme une atteinte disproportionnée au droit de propriété (on va voir d’ailleurs que c’est plutôt le contraire qui est vrai).
 
Cette obligation minimum permet simplement d’aider une collectivité de copropriétaires de plus en plus hétérogène à assumer ses obligations (article 14 de la loi de 1965 : « Le syndicat des copropriétaires a pour objet la conservation de l’immeuble ») et à préparer plus facilement les travaux inévitables :
 
  • en facilitant le moment venu le financement pour tous, y compris les plus modestes ;
  • en aidant à une anticipation adaptée, rigoureuse et maîtrisée financièrement des travaux de « conservation ».
 
  1. Pourquoi le dispositif envisagÉ contribuerait-il à assurer le droit des COPROPRIÉTAIRES à jouir librement de leur bien ?
 
En effet on peut affirmer que la mesure prévue dans l’avant-projet permettrait de parer aux atteintes intolérables au droit de propriété que cause le refus de certains copropriétaires (ou l’impossibilité où ils sont) de faire face aux travaux nécessaires de gros entretien, refus qui entraîne des situations graves :
 
  • d’insalubrité voire de péril ;
  • de précarité énergétique :
  • plus généralement de mal-logement, pour reprendre la terminologie de la Fondation Abbé Pierre.
 
Autre point : une des sources des blocages actuels au vote des gros travaux d’entretien vient de ce que le temps moyen minimum de possession d’un bien en copropriété n’est que de huit ans. Dès lors beaucoup de copropriétaires cherchent à n’engager aucun gros travaux avant la revente de leur bien, au risque de vendre à leurs acquéreurs un bien situé dans un immeuble qui présente des déficits d’entretien non perceptibles, mais susceptibles de porter atteinte aux conditions de jouissance de ce bien.
 
Ce projet de loi allait donc totalement dans le sens du droit de propriété et de son exercice normal.
 
  1. Pourquoi ce projet va bien dans le sens de la simplification du droit et non dans le sens contraire comme le pense le Conseil d’État ?
 
Le Conseil d’État n’est peut-être pas informé que la loi actuelle prévoit déjà la possibilité pour une copropriété de voter des provisions pour les travaux non encore décidés « susceptibles d’être nécessaires dans les trois années à échoir » (article 18-5 de la loi de 1965).
 
Or cet article de loi entraîne des complexités et difficultés que – précisément - le projet de loi A.L.U.R. résolvait :
 
  1. En fonction de l’article 18-5, si au cours des trois années suivant la décision, aucun travaux n’était fait, il faut rembourser les sommes ou faire revoter la création du fonds, vote pouvant s’avérer négatif ; l’article 18-5 est donc inapproprié et – de ce fait – très peu utilisé (à peine 5 % des syndicats de copropriétaires ont voté ce fonds selon une étude du PUCA réalisée en 2013) ;
 
  1. par ailleurs, les « provisions » visées par l’article 18-6 ont été déclarées par l’article 45-1 du décret être, non pas des « provisions » affectées au lot, mais des « avances » attachées à la personne et donc remboursables en cas de vente. Dès lors en cas de vente il faut rembourser l’avance et reconstituer celle-ci auprès de l’acquéreur, sans que celui-ci ait pu intégrer cette avance à son prêt !
 
On le voit l’article 18-5 est complexe ET inadapté et l’avant-projet de loi A.L.U.R. venait corriger cette situation.
 
C’est donc forcément parce qu’ils n’avaient pas été mis au courant de ces particularités que les juges du Conseil d’État ont pu penser que la loi A.L.U.R. n’allait pas participer à la simplification du droit. En fait en instituant un fonds pour les travaux futurs de l’article 14-2 (sans la limitation des trois ans) et en précisant que ce fonds constituait bien des « provisions » attachées au lot l’avant-projet A.L.U.R. tel qu’il était présenté allait bien dans le sens de la simplification du droit.
 
En résumé, nous dirons que les juges du Conseil d’État n’ont pas été suffisamment informés :
 
  1. du caractère très modeste (voire symbolique) de la provision minimum pour travaux futurs de l’article 14-2 prévu par l’avant-projet de loi A.L.U.R. ;
 
  1. des blocages de plus en plus forts à l’engagement des gros travaux pour la majorité des copropriétaires, venant en partie du très fort turn-over dans les copropriétés, blocage susceptible de porter gravement atteinte aux conditions de jouissance de leur bien par les autres copropriétaires, donc au droit de propriété ;
 
  1. du fait que le système de provisions avait été instauré par la loi SRU pour les charges courantes et qu’il fallait donc enfin commencer à introduire un système de provisionnement AUSSI pour les travaux de l’article 14-2, ceci pour les mêmes raisons (prévisions, lissage, maîtrise) ;
 
  1. des défauts de l’actuel article 18-5 de la loi de 1965.
 
Du fait d’une information insuffisante sur ces points, les juges du Conseil d’État ont pu croire de bonne foi qu’il y avait une atteinte disproportionnée portée au droit de propriété et absence de participation de l’avant-projet de loi A.L.U.R. à la simplification du droit.
 
 
IV. Corriger légèrement l’avant-projet de loi
 
 
Le projet comporte une maladresse sémantique qui a dû troubler le Conseil d’État et qui est très facilement amendable.
 
Ce projet parle, en effet, de « fonds d’épargne », ce qui est un tort, car il laisse à penser qu’on obligerait les copropriétaires à « épargner », ce qui n’est pas l’objet d’un syndicat des copropriétaires.
 
De même qu’on n’« épargne » pas pour payer les charges courantes, mais qu’on « provisionne », de même on n’« épargne » pas pour les travaux de l’article 14-2 mais on commence à « provisionner », très modestement de surcroît.
 
Nous avions déjà signalé nos réserves sur ce terme. De notre côté nous utilisons le terme : « fonds travaux ».
 
On pourrait peut-être corriger ainsi le projet : « fonds travaux destiné à financer les travaux de l’article 14-2 de la loi du 10 juillet 1965 ».
 
 
*
ARC - juillet 2013.
 
 

Le Nouvel Observateur, la SEM Posit’If et les adhérents de l’ARC

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Le Nouvel Observateur, la SEM Posit’If et les adhérents de l’ARC

 
Un des moyens efficaces d’aider les copropriétés à engager une rénovation énergétique ambitieuse est ce qu’on appelle le « tiers financement ».
 
Or, une des collectivités territoriales en pointe par rapport à ce dispositif est la Région Ile de France qui a mis en place très récemment une SEM dédiée, appelée joliment « Energie Posit’If » (IF comme Ile de France, bien sûr) [A noter : au capital de cette SEM on trouve non seulement de nombreuses collectivités territoriales d’Ile de France, mais aussi la Caisse d‘Epargne et la Caisse des Dépôts et Consignations)]. L’ARC travaille avec cette SEM non seulement depuis le début, mais même AVANT le début puisque nous avons fait partie des structures consultées pour sa mise en place puis associées à cette mise en place.
 
Voici un article très récent du Nouvel Observateur qui parle du sujet. À noter : la copropriété citée comme pionnière est (évidemment) une copropriété adhérente à l’ARC.
 
« ZOOM SUR UN OUTIL FINANCIER INNOVANT
Réhabiliter sans dépenser
La rénovation thermique de 500 OOO logements par an promise par Hollande? On en est très loin. Mais un dispositif pourrait permettre d'atteindre l'objectif : le "tiers financement"
Ce vendredi, c'est la réunion « rénovation thermique » du conseil syndical [adhérent à l’ARC]. Seule une toute petite minorité des 281 copropriétaires de cet immeuble de Bagnolet, en banlieue parisienne, sont présents.
A leur tête, deux trentenaires (...), sont redoutablement déterminés. Ils sont arrivés avec des dossiers sous le bras, flanqués de leur architecte-conseil spécialisé. Les hausses inexorables des tarifs du gaz, du fioul ou de l'électricité, ils ne veulent plus les subir. Ils savent comment les affronter.
 
Leur immeuble, construit dans les années 1960 lorsque le baril de pétrole était à 22 dollars contre 106 dollars aujourd'hui, est un cas d'école. Une « passoire thermique » comme 68% des bâtiments d'Ile-de-France et 83% des logements dans Paris intra-muros. Chantal qui habite au premier étage est intarissable sur les aberrations de l'époque. «Rien que le conduit du chauffage central est une insulte au bon sens, remarque-t-elle. Il part de la cave, remonte l'eau chaude sous les toits au grand froid et redescend l'eau tiédasse dans les radiateurs de l'autre côté de l'immeuble. Marre de geler l'hiver et de griller l'été
 
Carlos, lui, en a soupé des calfeutrages hors de prix qui ne servent à rien. Il ne veut plus qu'on rafistole la chaudière au gaz hors d'âge. Il veut un vrai « bouclier thermique » du toit à la cave. Il souhaite une nouvelle « peau » en façade qui retienne les calories. Il veut du double vitrage, des huisseries et une ventilation qui tiennent la route.
 
Première estimation chiffrée des travaux? 2,3 millions d'euros. À ce prix-là, le bâtiment qui est en classe E passerait en classe B dite « basse consommation ». Ce qui permettrait un gain de 50% de performance énergétique (soit une économie de 133 kWh par m5 et par an) et surtout une division par plus de deux de la facture d’énergie annuelle de caque copropriétaire : de 813 euros à 336 euros.
Appréciable ! Mis 8 327 euros d’investissement pour chaque copropriétaire, c'est une somme rondelette pas si facile à rassembler ou à emprunter, Chantal, qui fut présidente du conseil syndical, connaît bien les membres de son assemblée générale et redoute qu'au moment du vote la décision soit repoussée. Tous se retournent donc vers un invité très attendu : José Lopez. Il est le directeur de la SEM Energies Posit'If lancée en début d'année par la région Ile-de-France, son actionnaire majoritaire, la Ville de Paris et 12 collectivités et syndicats d'énergie franciliens. Sa mission : isoler les habitations... sans que les propriétaires y soient de leur poche.           
Dans le lagage technocratique de la rénovation, la Société d'Économie mixte est un « tiers financeur». Première étape, elle avance jusqu'à 35% du coût total des travaux avec l'appui de la Caisse des Dépôts et de la Caisse d'Épargne qui font partie de son capital. Deuxième étape, elle collecte toutes les aides auxquelles sont éligibles chacun des copropriétaires et qui permettent de payer 15% des travaux. Et sa mission ne s'arrête pas là : elle devient aussi un super maître d'œuvre. Elle procède aux appels d'offres, s'assure de la compétence des corps de métiers, négocie, prend en charge les parties privatives d'intérêt collectif comme les fenêtres, garantit enfin que les économies d'énergie ne soient pas, in fine, qu'un mirage... C'est important, car ce sont bien ces économies qui vont permettre à la SEM de rembourser son avance, mais aussi aux copropriétaires de financer le coût des travaux qui reste à leur charge (environ la moitié).
 
Au final, Energies Posit'If assure aux copropriétaires de Bagnolet une opération financièrement blanche. C'est le petit miracle du « tiers financement » : la mensualité des travaux étalée sur dix, douze, quinze ou vingt ans par chacun des copropriétaires est effacée en temps réel par la baisse des charges sur le gaz qui est d'un montant équivalent. « Et, lorsque le remboursement des travaux et de notre prestation sera achevé, précise Lopez, chacun bénéficiera de l'intégralité des économies d’énergie ». Des Zorro? « Pour quiconque, s'est essayé à accrocher un prêt à taux zéro auprès d'une banque ou un crédit d'impôt dans le maquis des dispositifs d'aide à la rénovation, confie un entrepreneur du bâtiment, c'est certain!»
 
En ces temps de disette financière des États comme des ménages, le dispositif du tiers payant fait bien sûr gamberger les politiques. À commencer par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault qui donnait un large écho à ces « nouveaux financements innovants » lors de la conférence environnementale du 15 septembre dernier.
 
Il évoquait alors la version quasi magique testée en Allemagne par la banque publique KfW. Outre-Rhin ; c'est l'intégralité de l'investissement de la rénovation qui est avancée et le propriétaire n'a plus rien d'autre à faire que verser au tiers financent le montant de sa facture énergétique calculée avant travaux. Ni plus ni moins. C'est ce dernier qui règle ensuite les fournisseurs d'énergie. Et comme la douloureuse a baissé grâce à la nouvelle efficacité thermique du bâtiment, il se rémunère sur la différence. Un contrat vertueux : le tiers financeur a tout intérêt à boucler le chantier au plus vite -  un an en général - et au mieux. Quant au propriétaire, il n'a pas eu à avancer un seul centime.
 
Oui, l'idée est formidable, mais pour l'instant, en France, elle est au point mort. Jean-Marc Ayrault, Cécile Duflot, la ministre du Loge­ment, n'en parlent plus. L'aventure pionnière de La SF.M Energies Posit'lf qui vient de prendre ses quartiers dans le 19e arrondissement de Paris, boulevard Macdonald, est donc observée à la loupe. Le chantier est immense. Certes les pavillons et antres propriétés privées ne sont pas éligibles. Mais en Ile-de-France un million de logements énergétivores en propriété collective sont concernés. Depuis des semaines, José Lopez et son équipe sont appelés partout à Choisy, à Colombes, à La Celle-Saint-Cloud, à Cergy-Pontoise, dans le 18e et le 14e arrondissement de Paris-Mais avec 5,3 millions d'euros de capital fournis principalement par la Région, la SEM Energies Posit'If ne peut donner que ce qu'elle a... Et financer la rénovation de 1000 logements environ par an. Cela commencera en 2014, avec trois chantiers.
C'est un bon début, mais ce n'est pas en rapport avec les besoins ».
(...)
Guillaume MALAURIE ».
 
Dans un prochain article nous essaierons de distinguer le dispositif de « tiers financement » (celui de la SEM) du dispositif de « tiers investissement » (que beaucoup confondent), sachant que le modèle de « tiers investissement » privé que certains essayent de promouvoir en France (exemple : Olivier ORTEGA du cabinet PELLETIER) s’avère en fait difficile voire très peu intéressant pour les clients (dont les copropriétés) tant les « investisseurs » (banquiers) sont gourmands.
D’ailleurs le Nouvel Observateur finit ainsi son article : « En Grande-Bretagne, les taux d'intérêt exorbitants exigés par les sociétés de services énergétiques pour financer le tiers payant [tiers investissement] sont même en train de faire vaciller les premières opérations de réhabilitation du programme Green Deal. Le modèle français, lui, commence à Bagnolet. Mais il reste entièrement à écrire ».
 
Si vous êtes intéressé par le « tiers financement » à la française, (et non le tiers investissement) contactez-nous. Nous vous mettrons en contact avec la SEM Énergie Posit’If.