Comment mettre un terme au contrat de syndic pour lequel nous sommes insatisfaits de la gestion de notre copropriété ?
Nous avons conclu un contrat avec le syndic le 9 octobre 2020 pour une durée de deux ans, soit jusqu’au 09 octobre 2022. Cependant, au bout de 8 mois nous sommes très mécontents de sa gestion et nous souhaitons mettre un terme à son contrat : comment faire?
A titre liminaire, l’ordonnance « copropriété » a modifié le point concernant la résiliation du contrat de syndic. Les explications qui vont suivre ne sont applicables que pour les contrats conclus après le 1er juin 2020.
Conformément à l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965, deux possibilités sont énoncées pour résilier le contrat de syndic :
- Une résiliation dans les trois mois précédent l’échéance du contrat de syndic sans motif ;
- une résiliation à tout moment en prouvant une inexécution suffisamment grave du syndic.
Au vu de votre situation, nous allons nous concentrer sur la deuxième hypothèse : la résiliation à tout moment en prouvant une inexécution suffisamment grave du syndic.
Conformément au point VIII de l’article 18 susmentionné : « Le contrat de syndic peut être résilié par une partie en cas d’inexécution suffisamment grave de l’autre partie ».
Dès lors, il faut reprocher au moins une inexécution suffisamment grave au syndic pour pouvoir résilier son contrat.
Cette faute doit avoir été commise dans le cadre de son mandat actuel, soit depuis le 09 octobre 2020. Il ne peut être reproché au syndic une faute antérieure à ce nouveau contrat, même si le syndic était avant cette date déjà votre mandant.
Il en va ainsi, par exemple, lorsqu’il a omis de mentionner des réserves sur une réception de travaux, lorsqu’il a réalisé des travaux votés en assemblée tardivement de sorte que les subventions notifiées ne soient plus attribuées ou encore lorsqu’il n’a pas souscrit les assurances obligatoires…
A défaut d’un tel motif « suffisamment grave », le syndic pourra poursuivre le syndicat des copropriétaires en justice pour obtenir une indemnité pour rupture abusive.
Néanmoins, si vous êtes en présence d’au moins une inexécution suffisamment grave, le conseil syndical doit notifier au syndic une demande motivée d’inscription de la question de la résiliation à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale en précisant la ou les inexécutions reprochées.
L’assemblée générale devra se prononcer sur la question de la résiliation à la majorité de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965 soit la majorité des voix des copropriétaires, le cas échéant, la majorité de l’article 25-1.
L’assemblée générale devra également fixer la date de la résiliation du contrat, qui ne pourra prendre effet qu’un jour franc après la tenue de l’assemblée générale.
Parallèlement, le conseil syndical devra demander l’inscription à l’ordre du jour de cette assemblée la désignation d’un nouveau syndic. En effet, il ne faudrait pas que le syndicat des copropriétaires se retrouve sans syndic. Ce qui signifie que préalablement à la demande d’inscription des questions de résiliation du contrat de syndic et de désignation d’un nouveau syndic, le conseil syndical ait travaillé pour chercher un nouveau syndic qui sera plus adapté aux besoins de la copropriété.