Une nouvelle candidature de syndic à l’ordre du jour
Question
Dans le cadre de la prochaine assemblée générale, je souhaite proposer à l’ordre du jour une nouvelle candidature de syndic. Celui en place m’a informé que cela était impossible puisque l’année précédente a été votée la dispense de mise en concurrence des contrats de syndics et que, de toute façon, seul le conseil syndical était habilité à proposer des questions et résolutions à inscrire à l’ordre du jour.
Cela est-il vrai ? A défaut, comment dois-je procéder pour que ma demande soit suivie d’effet ?
Réponse
Votre interrogation appelle plusieurs points à préciser.
Tout d’abord, si effectivement, conformément à l’article 21 de la loi du 10 juillet 1965, l’assemblée générale peut voter une dérogation donnée au conseil syndical de mettre en concurrence les contrats de syndics, cela ne lui interdit pas pour autant de le faire.
Par conséquent, le conseil syndical est tout à fait habilité à réaliser une mise en concurrence et à présenter à l’ordre du jour un ou plusieurs contrats de syndics.
Pour éviter un éparpillement des voix, il est judicieux de proposer pas plus de trois contrats, dont celui du syndic en place.
Cette même prérogative est aussi donnée à tout copropriétaire.
En effet, depuis le 1er septembre 2004, les copropriétaires ou le conseil syndical peuvent « à tout moment » demander au syndic l’inscription d’une ou plusieurs questions qu'ils souhaitent voir traitées à l'assemblée générale, conformément à l’article 10 du décret du 17 mars 1967, n°67-223.
La question devra être accompagnée d’une proposition de résolution, ainsi que des conditions essentielles du contrat qui devront être jointes à la convocation d’assemblée générale.
En cas de pluralité de questions, chacune devra être formulée de façon claire et précise en prenant soin de séparer chacune d'elles de manière à assurer la clarté des votes (CA Paris, 23e ch. A, 27 oct. 1999).
Pour éviter toute ambiguïté, le demandeur (copropriétaire ou conseil syndical) devra préciser dans son courrier qu’il s’agit bien d’une question (et non d’un point d’information) qui doit faire l’objet d’un débat en assemblée générale, en vue d’un vote (Cass. 3ème civ., 5 nov. 2014, n° 13-26.768, n° 1319 FS - P + B).
Le syndic n'a aucun pouvoir d'appréciation sur l'opportunité d'inscrire la question à l'ordre du jour de la prochaine assemblée ou de la suivante si la demande est trop tardive.
Je vous conseille donc d’offrir à votre cher syndic une copie du décret du 17 mars