L’observatoire des charges de l’ARC Nationale initialement intitulé Oscar a changé de nom pour devenir Césarc.
La raison de cette mutation est due à une nouvelle méthode de calcul qui consiste à reprendre les informations figurant dans les annexes comptables sans appliquer de pondération et en consolidant chaque poste de charges avec l’ensemble des dépenses qui le concerne.
L’observatoire des charges de l’année 2023 a été réalisé sur la base de 4.856 annexes comptables saisies, représentant 106.886 lots principaux qui proviennent des copropriétés adhérentes auprès de notre association, implantées sur l’ensemble du territoire français.
Néanmoins, 67 % des annexes comptables saisies concernent des copropriétés se situant en Ile-de-France.
Pour mémoire, l’observatoire des charges de l’ARC Nationale prend en considération le montant des dépenses indiqué sur les annexes comptables 2 et 3 qui doivent impérativement être jointes à la convocation d’assemblée générale.
Ces coûts sont ensuite ramenés à la surface habitable des copropriétés, permettant de déterminer le prix des charges par m2 habitable.
I - La décomposition des postes de charges
Pour bien exploiter Césarc, il est essentiel de comprendre comment ont été décomposés les postes de charges en fonction des dépenses qu’ils peuvent éventuellement englober.
En effet, il ne serait pas cohérent d’évoquer les charges liées aux postes « ascenseur » ou « chauffage » sans intégrer les frais parallèles impératifs liés notamment aux contrats d’entretien ou à l’électricité.
En revanche, les charges qui concernent les réparations liées à l’ascenseur, au chauffage ou aux parkings sont répertoriées à travers le poste de charges « petites réparations ».
Et pour cause, il s’agit de dépenses ponctuelles qui ne doivent pas biaiser l’évolution du poste de charges.
De même, dans la plupart des copropriétés, les charges d’eau impliquent la souscription de contrats de location de compteurs, nécessitant qu’ils soient inclus dans un même poste de charges.
Voici donc la décomposition des postes de charges identifiés à travers Césarc.

II – Une augmentation des charges de copropriété sur toute la France de 4,6 % malgré un taux d’inflation à 4,9 %.
Selon Césarc, sur l’ensemble du territoire français, les charges ont évolué, entre 2022 et 2023, de 4,62 %, passant le prix des dépenses courantes par m2 habitable de 48,13 € à 50,36 €.

L’augmentation des charges est légèrement inférieure à l’inflation puisqu’en 2023 elle était de 4,9 % alors que l’augmentation des charges est à 4,6 %.

L’augmentation des charges enregistrées en 2023 est encore une fois importante, compte tenu que le record a été enregistré en 2012, avec une évolution des charges de 6,2 %.

L’impact pour un logement de 60 m2 est tout aussi important puisqu’en 2022 les charges courantes annuelles étaient estimées à 2.287,81 € pour passer en 2023 à 3.021,63 €, soit un taux de variation de 4,63 %.

II – Un poste « chauffage » qui doit être suivi de près
L’un des postes de charges qui a évolué de manière significative en 2023 est celui du chauffage avec une augmentation de 11,3 %.
Cette augmentation est inquiétante car la rigueur de l’hiver enregistrée en 2023 est inférieure à celle relevée en 2022, devant entrainer une baisse des dépenses de chauffage.

Vraisemblablement, la cause de cette tendance haussière est due aux nouveaux contrats de fourniture gaz signés en fin d’année 2022 qui prévoyaient des tarifs de la molécule qui ont quasiment quadruplé par rapport aux tarifs précédemment négociés.
A titre d’illustration, le prix du mégawatheure enregistré en mars 2023 était de 80 € pour passer à 180 € en août 2023.

La tendance du prix du gaz est actuellement baissière, entraînant qu’une nouvelle renégociation des contrats de gaz permettrait de faire diminuer les dépenses liées au chauffage et à la production d’eau chaude.
L’autre poste qui a fortement évolué est celui de l’électricité puisque l’on enregistre une augmentation de 12,8 % qui s’explique pour les mêmes raisons que celles du chauffage, à savoir une augmentation du prix de la molécule en 2022 qui a entraîné ses effets sur les charges 2023.
Il faut néanmoins relever que la plupart des syndicats de copropriétaires ont pu bénéficier d’aides de l’Etat pour compenser l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité et ainsi réduire la quote-part devant être supportée par les copropriétaires.
Un autre poste de charges qui a augmenté de manière significative est celui de l’eau qui comprend également les contrats d’entretien et de relevé des compteurs, avec une évolution de 13 %.
Ce phénomène s’explique principalement par une augmentation du prix de l’eau potable et des frais d’assainissement qui ont passés en moyenne d’un prix de 4,34 € à 4,52 € le m3.
A cela, il faut ajouter une augmentation significative des contrats de relevés de compteurs avec la généralisation du télérelevé.
Point important :
Alors que les honoraires de base du syndic ont tendance à stagner, les honoraires complémentaires ont, quant à eux explosé, avec une augmentation de plus de 50 %, confirmant le maintien de la même politique commerciale qui consiste à procéder à un dumping des honoraires de base pour se rattraper sur les prestations complémentaires.
Enfin, encore cette année, est confirmée l’augmentation des primes d’assurance qui enregistrent une nouvelle évolution de 4%.
Pour mémoire, ce poste de charges enregistrait déjà en 2022 une évolution de 5 %.
Les bonnes nouvelles concernent le poste « gardiens et employés d’immeuble » qui stagne.
Ce constat doit être plus amplement étudié afin de mieux comprendre l’approche des syndicats de copropriétaires dans leur politique d’embauche.
En effet, nombreux s’interrogent pour la suppression du poste de gardien d’immeuble qu’ils considèrent comme trop cher avec des risques sociaux qu’ils souhaitent limiter.
III – Une répartition des charges courantes quasi constante

La répartition des charges courantes reste pratiquement identique puisque le poste « chauffage » représente 27 % des dépenses courantes, suivi du poste « gardiens et employés d’immeubles » qui représente 16 %.
Point intéressant : les petites réparations représentent une part de plus en plus importante des dépenses puisqu’il est de presque 8 %. Ce taux devrait évoluer de manière significative au vu du défaut d’entretien des copropriétés qui, pour mémoire, ont pour les deux tiers, été construites avant les années 70, dont la moitié avant 1914.

IV – Une augmentation des charges sur Paris de 11,1 %

L’augmentation des charges sur Paris est très importante puisqu’elle évolue de 11,1 %.
Si on peut confirmer l’augmentation des postes de « chauffage » et « eau », on relève des évolutions importantes liées à l’entretien général avec un poste qui a évolué de 29 % contre 7,7 % sur l’ensemble du territoire.
Cette augmentation est due principalement à un défaut d’entretien des copropriétés au cours de ces dernières années, entraînant qu’il soit à présent nécessaire d’engager des dépenses pour assurer leur conservation.
Ce phénomène devrait s’aggraver avec la réalisation de travaux de rénovation qui concernent aussi bien le bâti que les équipements collectifs, tels que l’entretien de l’ascenseur ou de la chaufferie.
L’autre poste qui a également évolué de manière conséquente est celui des contrats d’entretien.
Cela s’explique par deux phénomènes : d’une part, l’application d’un indice calculé sur le taux d’inflation et, d’autre part, par une revalorisation des coûts pour notamment répondre à l’augmentation des salaires.
A la différence du constat fait sur l’ensemble du territoire français, sur Paris, on peut relever une augmentation significative des honoraires du forfait de base de 9,3 % auxquels s’ajoute une augmentation de 2,3 % des coûts des prestations complémentaires et supplémentaires assurées par le syndic.
Ainsi, sur Paris, les honoraires de syndic passent en 5ème position derrière les frais d’entretien généraux, le nettoyage des locaux, les frais de gardien et du poste chauffage.
Conclusion :
L’augmentation des charges courantes se confirme en 2023 et devrait suivre la même tendance en 2024 alors même qu’en parallèle les copropriétaires doivent financer des travaux d’entretien voire de rénovation y compris énergétique, risquant de les mettre en difficulté et faire basculer la copropriété en fragilité.
Néanmoins, il faut rappeler que l’augmentation des charges n’est pas une fatalité devant impérativement engager une politique de baisse des dépenses, notamment en engageant des mises en concurrence périodiques et en identifiant tout contrat inutile ou redondante
A ce titre, la prochaine revue
Dans le cadre de la mise à jour de notre base de données pour l’année 2024 et pour déterminer un prix au m2 de chaque poste des charges des copropriétés, pourriez-vous nous envoyer vos annexes 1-2-3 ?
Ces documents serviront à alimenter la base CéSarc.
Dans un premier temps, vous recevrez une analyse financière de votre copropriété avant de recevoir l’analyse des différents postes de charges.
Deux possibilités pour l’envoi des documents :
Par courrier : association des responsables de copropriété-7 rue de Thionville-75019 Paris
Par avance grand merci.
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