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Le CPE-« mystère » : des découvertes inquiétantes

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ABUS N° 3239  Le CPE-« mystère » : des découvertes inquiétantes

 
I. Le premier CPE en copropriété
 
Au mois de février 2012 a été signé le premier CPE (Contrat de Performance Energétique) en Copropriété intégrant des travaux sur le bâti.
 
Ce CPE signé entre Bâti-rénov (BOUYGUES) et NEXITY (syndic) et ayant bénéficié de l’assistance juridique du cabinet PELLETIER-LEFEBVRE (Philippe PELLETIER qui est président du Plan Bâtiment Grenelle) concerne une copropriété de 60 logements située à Neuilly-sur-Marne.
 
Ce CPE étant présenté par l’ADEME et le Plan Bâtiment Grenelle comme un dispositif particulièrement intéressant et efficace (tant du point de vue énergétique que financier) nous avons naturellement voulu pouvoir étudier de près non seulement ce contrat, mais l’opération elle-même.
 
Que disait, en effet, la fiche descriptive ? Ceci :
 
  • l’opération concernait un ravalement isolant complet plus le changement de toutes les fenêtres ;
  • le coût était de l’ordre de 13.500 € par logement (25 logements de 45 m2 et 35 logements de 60 m2) ;
  • l’économie garantie était de 40 %.
 
 A priori, en effet, rien que de très bonnes choses : une opération ambitieuse ; une économie importante.
 
II. Première surprise : impossibilité de pouvoir étudier de près cette opération
 
L’ARC étant la seule association à faire partie de groupes de travail ou commissions officielles concernant le CPE, nous avons demandé à analyser de près cette opération, non par suspicion, mais par cohérence et pour être sûr que l’intérêt des copropriétaires avait été bien défendu. Nous avons, alors, eu l’immense surprise de constater que l’on nous refusait l’accès à toutes les informations que nous demandions sur cette opération, telles que :
 
  • une présentation de la copropriété ;
  • le diagnostic thermique ;
  • le détail des travaux et des prix ;
  • la façon dont étaient calculées et justifiées les économies ;
  • etc.
 
Ni Bâti-rénov, NI BOUYGUES, NI l’ADEME, NI le cabinet PELLETIER ne voulurent nous communiquer les informations nécessaires... L’explication ? Confidentialité.
 
Explication évidemment fantaisiste : ce CPE étant présenté dans tous les colloques comme un dispositif performant et très intéressant, comment était-il possible de nous refuser d’accéder à la moindre information précise le concernant (au-delà des quelques maigres données fournies par les « auteurs » du CPE) ?!
 
Nous avons donc décidé de publier un communiqué de Presse un peu « corsé » appelé « Le CPE Mystère », où nous expliquions la situation de rétention totale d’information de toutes parts et où nous exprimions nos inquiétudes.
 
III. Après le CPE-mystère...
 
Grâce à ce communiqué, la situation a enfin bougé. Un des copropriétaires de la copropriété concernée (un copropriétaire de plusieurs lots) s’est ému, puis s’est inquiété et a fini par se procurer le contrat.
 
À noter que ce copropriétaire, pourtant membre du conseil syndical, n’avait pas été destinataire du contrat et qu’il a été obligé de s’adresser au président du conseil syndical qui, lui-même, n’avait PAS ce contrat qu’il fut obligé de le demander à NEXITY.
 
IV. Des découvertes surprenantes...
 
La lecture du contrat nous a laissé tout à fait incrédules. Nous y avons découvert ceci (entre autres) :
 
  1. D’abord, la « consommation de référence » est la consommation de la dernière année de chauffe et cette consommation (285 kWh PCS par m2 habitable), est incroyablement et anormalement élevée (or, on sait que plus la consommation de référence est élevée, plus élevée sera la consommation garantie après travaux, donc moins intéressant sera le contrat) ; qui peut assurer que les logements n’ont pas été chauffés à 23 ° durant l’année de référence ? Pourquoi partir de cette consommation et non pas d’une analyse des « besoins » énergétiques réels des bâtiments avant travaux ?
 
  1. Ensuite, les travaux envisagés sont assez partiels : rien qui concerne l’installation de chauffage par exemple ; rien non plus concernant la ventilation (alors que les bâtiments feront l’objet d’une isolation totale par l’extérieur et que toutes les fenêtres seront changées) !
 
  1. Mais le pire est ailleurs : la consommation garantie par le CPE s’élève à... 170 kWh PCS par m2 habitable, alors même que l’opération bénéficie d’une pré-labellisation BBC Effinergie-Rénovation (soit, un maximum à atteindre de 104 kWh par m2 de SHON et par an).
Comment peut se justifier, dans ces conditions, une consommation d‘objectif contractuelle si élevée ?
 
 
4. Enfin nous avons découvert avec un grand étonnement ceci : le contrat de chauffage ne comporte aucune partie « P3 » (remplacement du gros matériel) du fait, sans doute, qu’aucun travaux n’est prévu en chaufferie ; de ce fait, ce contrat « exemplaire » prévoit que - en cas de problèmes importants - le prestataire de chauffage présentera des devis que la copropriété devra accepter... sans possibilité de discussion ni de mise en concurrence. Plus que surprenant...  
 
V. Des dispositions très défavorables aux copropriétaires
 
De deux choses l’une :
 
  • soit ceux qui ont pré-accordé le label BBC Effinergie-Rénovation se sont lourdement trompés, ce qui est peu probable ;
  • soit ceux qui ont établi le contrat ont biaisé les chiffres, au moins sur deux points importants :
  • d’abord en prenant une consommation de référence à l’évidence surévaluée, comme on l’a vu (avant travaux) ;
  • ensuite en sous-estimant volontairement et lourdement les économies générées et donc garanties.
 
Si tel est le cas (ce qui est vraisemblable), ceci serait de nature à discréditer le Contrat de Performance Energétique en général et à justifier les pires soupçons que certains formulent à l’égard des CPE, et qui se résument ainsi :
 
  1. travaux insuffisants et partiels (l’entreprise générale fait uniquement les travaux ayant une image « grenelliènne » sans tenir compte du confort et de la santé des occupants ; ainsi dans notre exemple, comme on l’a dit, aucun travaux concernant l’installation d’une ventilation adaptée n’est prévu, ce qui est particulièrement surprenant) ;
  2. consommations de référence surévaluées ;
  3. économies sous-évaluées par l‘entreprise (ceci pour être sûre d’atteindre facilement les résultats annoncés).
 
Cette situation est donc à la fois paradoxale et à la fois particulièrement pénalisante pour les copropriétaires puisque :
 
  • soit elle n’incite pas l’exploitant à réaliser toutes les économies possibles suite aux travaux et à assurer une gestion rigoureuse dans la durée (dans ce cas le CPE est contre-productif) ;
  • soit elle dépossède les copropriétaires d’une partie des économies réalisées facilement au-delà de l’objectif contractuel (sous évalué) ceci via la clause d’intéressement (qui permet à l’entreprise de récupérer 50 à 60 % des économies supplémentaires).
 
Même si dans ce premier contrat, et à titre exceptionnel, Bâti-rénov a renoncé à cette clause d’intéressement, cela ne change rien et incitera d’ailleurs forcément l’exploitant à faire le minimum.
 
Enfin, signalons, ceci : à aucun moment nous n’avons pu repérer QUI avait racheté les CEE (ou allait les racheter), à quel prix et au profit de qui...
Nous avons - bien sûr - alerté l’ADEME, La Région Ile de France et EFFINERGIE en leur demandant d’engager des investigations et d’intervenir, et attendons avec beaucoup d’impatience leurs réponses que nous ne manquerons pas de livrer à nos adhérents et visiteurs.
 
Nous reviendrons donc sur ces problèmes dès que possible, sachant que nous avons demandé à obtenir :
 
  • le diagnostic thermique ;
  • le détail des travaux et de leur coût ;
  • la justification du calcul des économies ;
  • une réponse sur les produits de la vente des CEE.
 
 
*
 

Répartiteurs de frais de chauffage : le guide gratuit indispensable de l’ARC dès la semaine prochaine

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Répartiteurs de frais de chauffage : le guide gratuit indispensable de l’ARC dès la semaine prochaine

 

Vous avez lu nos deux derniers articles sur les répartiteurs de frais de chauffage ? Non, alors faits-le :

  • Abus n° 3230 : « RÉPARTITEURS DE FRAIS DE CHAUFAGE : dernière minute» :
  • Abus n° 3232 : « La répartition des frais de chauffage pour les immeubles collectifs : nouveaux textes, nouvelles obligations ; faire très attention ».

Vous y apprendrez que nous conseillons vivement aux copropriétaires de calculer EUX-MÊMES leurs consommations de chauffage pour savoir si leur copropriété est concernée par la nouvelle obligation.

Pour vous aider dans ce sens, l’ARC met la dernière main à un guide gratuit très, très pratique intitulé : « Les répartiteurs de frais de chauffage : oui ou non ? ».

Ce guide sera disponible la semaine prochaine. Pour vous faire patienter en voici le sommaire :

 

  1. Un nouveau décret  et un nouvel arrêté sur la répartition des frais de chauffage : précisions et retour en arrière
  2. Pourquoi la « répartition » des frais de chauffage ?

Est-ce forcément la bonne solution ?

  1. Le nouveau décret et le nouvel arrêté : ce qu’ils prévoient (résumé)

IV. Que sont les compteurs et répartiteurs de frais de chaleur ?

 

V.  Qui est concerné par l’obligation de poser des répartiteurs de frais de chaleur ou des compteurs de calories ?

1. Copropriétés où il est possible d’installer des compteurs ou des répartiteurs

2. Copropriétés où les consommations liées au chauffage dépassent un certain seuil

 

VI. Comment calculer vous-même les consommations de votre immeuble sans avoir à recourir à des « spécialistes » ?

 

VII. Comment éviter légalement et intelligemment le « comptage » ?

 

VIII. Si vous voulez mettre en place un « comptage », comment vous y prendre efficacement ?

 

  1. Prévenir les effets « pervers » de la répartition individuelle
  2. Comment éviter de trop favoriser ou de défavoriser certains logements ?
  3. Contrôler l’étalonnage des répartiteurs
  4. Votre réseau de chauffage est-il optimisé pour la répartition ?
  5. Comment adapter la gestion de la copropriété à ce nouveau mode de répartition ?
  6. La répartition en cas de changement de locataire
  7. Le rôle du prestataire et les exigences à formuler à son égard
  8. Coût de la prestation

 

ANNEXES
Décret n° 2012-545 du 23 avril 2012 relatif à la répartition des frais de chauffage dans les immeubles collectifs.

Arrêté du 27 août 2012 relatif à la répartition des frais de chauffage dans les immeubles collectifs à usage principal d'habitation.


*

 

 Voilà. Comme vous le voyez nous ferons le tour complet de la question.

 

À la semaine prochaine.

 

Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

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Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

 
On le sait les tarifs du gaz vont encore augmenter au 1er octobre prochain et l’augmentation totale sur 2012 va frôler les 9 % sans parler du rattrapage.
 
Certes le Gouvernement a été victime de recours des « vendeurs de gaz » auprès du Conseil d’État, vendeurs qui ont fait annuler les décisions concernant les hausses « modérées » imposées par l’ancien Gouvernement.
 
Mais cela n’aurait pas eu lieu si - comme nous le demandons depuis des années - la formule de révision des prix du gaz avait été modifiée et que le poids de l’indexation sur les prix du fioul avait été minoré.
 
C’est ce que nous avons demandé à Madame BATHO, Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, une nouvelle fois.
 

Hausse du gaz : pourquoi nous sommes mécontents

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On le sait les tarifs du gaz vont encore augmenter au 1er octobre prochain et l’augmentation totale sur 2012 va frôler les 9 % sans parler du rattrapage.
 
Certes le Gouvernement a été victime de recours des « vendeurs de gaz » auprès du Conseil d’État, vendeurs qui ont fait annuler les décisions concernant les hausses « modérées » imposées par l’ancien Gouvernement.
 
Mais cela n’aurait pas eu lieu si - comme nous le demandons depuis des années - la formule de révision des prix du gaz avait été modifiée et que le poids de l’indexation sur les prix du fioul avait été minoré.
 
C’est ce que nous avons demandé à Madame BATHO, Ministre de l’Écologie et de l’Énergie, une nouvelle fois.
 

ABUS N° 3246 - Contrats de syndic : l’ARC se rappelle au bon souvenir du ministre de l’Economie

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ABUS N° 3246 - Contrats de syndic : l’ARC se rappelle au bon souvenir du ministre de l’Economie

 
Voici la lettre adressée à Monsieur Pierre MOSCOVICI pour lui rappeler nos demandes.
Nous avons cité une des nombreuses pratiques du groupe LOISELET (voir abus numéro 3242)  pour lui faire mieux comprendre l’urgence du problème.
Voir aussi cette semaine : « Le contrat du cabinet DEGUELDRE ».
 
 

Monsieur Pierre MOSCOVICI

Ministère de l’Économie
139, rue de Bercy
Télédoc 144
75572 PARIS CEDEX 12
 
Paris, le  20 Septembre 2012
 
Objet : réforme de l’arrêté du 19 mars 2010 sur les contrats de syndic.                                         
Monsieur le Ministre,
 
Malgré plusieurs courriers et sollicitations de notre part concernant l’objet en référence, nous n’avons eu aucun retour de vos services, ce qui nous étonne, comme vous le comprendrez aisément.
 
Les abus tarifaires des syndics sont toujours aussi nombreux et forts du silence de votre administration (qui n’a toujours pas donné suite à la dernière Recommandation de la Commission des Clauses Abusives ni à l’arrêt de la Cour d’Appel de Grenoble en date 5 mars 2012), ces mêmes syndics font exactement ce qu’ils veulent.
 
À titre de simple information nous vous adressons copie d’un article qui paraît ce jour sur notre site Internet concernant l’un des dix plus gros syndics de France et qui montre comment les copropriétaires sont victimes des imprécisions réglementaires.
 
Nous nous permettons de vous rappeler que le secteur la Copropriété concerne aujourd’hui toutes les couches de la société et que le poids des charges de copropriété pèse de plus en plus lourdement dans le budget des ménages.
 
Espérant que vous pourrez enfin donner suite à nos demandes partagées par l’ensemble des associations de copropriétaires et de consommateurs, et vous en remerciant, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre haute considération.
 
 Ketty EVEN                                                                                    Fernand Champavier
Présidente de l’UNARC                                                                Le Président de l’ARC
 
P.J : article sur LOISELET.       
        lettres du : 29.06.2012- 26.06.2012 – 06.06.2012- 29.05.2012 ».
 
ABUS N° 3242
Le nouveau « forfait » LOISELET :
attention aux syndics insidieux
Forfait ? Oui véritable forfait comme vous allez le constater, au sens fort du terme.
 
L’histoire qui suit est assez instructive et permettra à tous ceux qui ne sont pas encore adhérents à l’ARC et gérés par un cabinet LOISELET de financer « gratuitement », si l’on peut dire, leur adhésion à l’ARC et à ceux qui sont déjà adhérents de  rembourser plusieurs fois cette adhésion.
 
 I. Un président de conseil syndical furieux
 
Un président de conseil syndical adhérent à l’ARC nous contacte très en colère contre LOISELET : « Je reçois le budget prévisionnel 2012-2013 (nous sommes sur exercice début novembre à fin octobre) et m’aperçois que le cabinet Loiselet a « inventé » une ligne nouvelle dans le budget :
 
«  Forfait courrier et  e-diffusion : 1 421 € ».
(oui, vous avez bien lu : « e-diffusion » pour « diffusion par Internet »).
 
Nous lui conseillons d’envoyer un mail d’urgence à son gestionnaire.
 
II. Un nouveau « forfait » illégal
 
La réponse lui arrive :
 
« Il s’agit d’un forfait supplémentaire inclus en prestation complémentaire. Ce forfait - de 29 € par lot - est ainsi libellé » :
 
« 4- Forfait courrier et e-diffusion :
 
« Frappe, numérisation, reproduction, diffusion, mise à disposition  des documents de la copropriété, hors dépenses d’affranchissement ou de diffusion électronique, facturée directement par les prestataires extérieurs (courriers recommandés par vois postale ou électronique)
(par lot et pas an)......................................................
 
 
 
 
 
 
 
 
 
29,00 € ».
 
 
  • Notre adhérent revient vers nous :
« Mais c’est légal, ce forfait ? ».
 
  • La réponse est que ce forfait qui inclut des prestations qui DOIVENT être incluses dans les honoraires de base est en partie illégal, donc illégal.
 
  • En effet rien n’autorise un syndic (dans le décret du 19 mars 2010) à facturer - par exemple - des frais de « frappe », « numérisation », etc. (et pourquoi pas l’eau minérale du syndic...) ou de « e-diffusion ». Donc ce forfait qui mélange TOUT est illégal !!!!
III. Le doublement des frais induits par le nouveau forfait LOISELET
 
  • « Oui, mais ce nouveau forfait inclut toutes les photocopies, qui étaient facturées « au réel » jusqu’à présent », répond le cabinet LOISELET, croyant s’en sortir.
  • « Ah bon !? » Répond notre président. Le seul problème est le suivant :
  • Année 2011-2012 : frais réels de photocopies = 718,39 €.
  • Proposition 2012-2013 : nouveau forfait = 1 421 €.
  • Soit plus 702,61 € ou encore plus 97 %.
  • Soit encore 2,4 fois la cotisation collective annuelle de l’ARC pour cette copropriété.
 
IV. Ultime découverte
 
Notre président s’adresse pour finir à d’autres présidents de conseils syndicaux de copropriété gérées par LOISELET.
 
Et là, il s’aperçoit :
 
  1. que certaines copropriétés se sont déjà vues imposer ce forfait l’an passé (« Forfait courrier et e-diffusion ») sans s’en apercevoir ;
  2. que ce forfait (de 29 € par lot en 2012) était de 20 € en 2011, ce qui représente un augmentation de... 45 % sur une année, oui quarante-cinq !
 
Inutile de dire que notre président a envoyé le cabinet LOISELET sur les roses et que les autres ont ouvert des négociations.
 

Le plus cocasse, c’est la façon dont les dirigeants de chez LOISELET plaident (dans les colloques et autres réunions publiques) pour « l’e-diffusion » qui doit permettre de faire des économies... de papier. Et - au passage - de multiplier les honoraires !

 

ABUS N° 3256 - Le CPE-Mystère : nouvelles précisions

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Nos communiqués de Presse et nos articles sur le CPE-Mystère ont intéressé beaucoup de monde. Nous recevons un nombre important de conseils de personnes qui souhaitent des précisions.
Nous livrons donc ci-dessous quelques précisions complémentaires sur la copropriété concernée et sur le contrat signé, ainsi que nos positions concernant ce drôle ( ?) de CPE.
 
A. La Copropriété
  1. La copropriété, qui se situe à Neuilly sur Marne (93) regroupe 60 logements sur 2 immeubles dont 29 appartiennent à une société bailleur.
  2. Les immeubles datent de 1964 et avaient grand besoin d’un ravalement qui était, de toute façon, envisagé. 
  3. La chaudière assure uniquement le chauffage (et non l’eau chaude sanitaire) ; c’est une chaudière à condensation vieille de 16 ans (1996).
 
B. Le CPE
 
Bâti-rénov (filiale de BOUYGUES) a proposé un CPE (Contrat de Performance Energétique) ainsi articulé :
 
1. Les travaux :
  • ravalement isolant des façades ;
  • changement des fenêtres non déjà remplacées (ceci dit on ne sait pas la date d’installation des fenêtres isolantes déjà installées ni leur degré d’efficacité... ; le contrat est muet sur ce point) ;
  • isolation dans les combles ;
  • isolation du plancher haut de cave.
Pas de travaux concernant la ventilation ; pas de travaux non plus concernant la chaufferie ni l’installation du chauffage !
 
2. Contrat de garantie
 
  • La garantie d’économies est de 40 % d’une consommation de référence qui a été établie :
  • uniquement à partir de la dernière année de chauffage (du jamais vu) ;
  • à un niveau s’établissant à 285 kWh PCS par mètre carré de SHAB (rappel : pas d’eau chaude collective), ce qui paraît particulièrement élevé.
  • La consommation garantie s’établit donc à 170 kWh PCS par mètre carré chauffé (consommation très médiocre, alors que l’opération bénéficie d’un pré-label EFFINERGIE/BBC-Rénovation).
  • Autres dispositions :
  • le contrat de chauffage est un contrat simple P2. Aucun P3, mais l’obligation pour le syndicat des copropriétaires, en cas de problème important, d’accepter les devis proposés par l’entreprise, ce qui est très surprenant pour un CPE ;
  • le contrat (donc la garantie) a une durée de... 6 ans !
  • la température prévue est de 22°C+1°C. Du jamais vu, là aussi. Par ailleurs, aucun capteur n’est installé, aucun dispositif de contrôle de température n’est mis en place et, de toute façon, aucune pénalité n’est prévue dans le contrat, au cas où la température contractuelle ne serait pas respectée !
  • À cela s’ajoute le fait que Bâti-rénov a renoncé à la clause d’intéressement à titre exceptionnel pour ce contrat.
Disons que ce « cadeau » est empoissonné puisque le titulaire ne va pas être incité à aller au-delà des 40 % d’économies, ce qui va alors se traduire par des (sur)consommations prises en charge intégralement par les copropriétaires.
 
3. Financements
  • Coût moyen par logement : 13 500 € (avec cependant des grosses disparités entre ceux qui ont les fenêtres à changer et les autres ; le contrat reste muet sur ce point très important).
  • Une subvention de 45 % a été accordée par l’ADEME et la Région au vu d’une pré-certification BBC-rénovation.
  • CEE (Certificat d’Economie d’Energie): zéro (réponse de Bâti-rénov : il n’y a pas de CEE quand il y a une subvention ADEME...).
  • Le reste : les copropriétaires doivent rechercher eux-mêmes le complément.
 
C. Positions de l’ARC sur ce C.P.E.
 
Pour nous ce CPE est particulièrement décevant :
 
  1. un programme de travaux « spectaculaire », mais très insuffisant ;
  2. des consommations de référence fantaisistes ;
  3. des résultats après travaux très médiocres (170 kWh/m2) et un niveau de température dénué de sens (22°C+1°C après isolation totale !) ;
  4. des garanties très courtes (6 ans) et en partie illusoires (absence de contrôle des températures - par ailleurs élevées - dans les logements) ;
  5. une absence de P3, permettant à l’entreprise de s’exonérer de sa garantie ou de facturer cher des gros travaux en plus des travaux initiaux.
Il est évident que ce CPE non seulement ne peut pas être un exemple, mais est à lui seul un contre-exemple de tout ce qu’il faut éviter en matière de CPE et de contrat opaque et déséquilibré :
  • au profit de l’entreprise ;
  • au détriment des utilisateurs.
 
 
 

ABUS N° 3255 - La TICGN Les tribulations d’une copropriété adhérente

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I. 730 Euros de récupérés et autant attendus
 
Une présidente de conseil syndical nous fait part de ses tribulations concernant le remboursement de la TICGN (taxe intérieure sur la consommation du gaz naturel ne concernant PAS les logements, et dont il faut demander le remboursement).
Voici son récit. Deux enseignements :
  1. la résistance de GDF-SUEZ aux remboursements est non seulement incompréhensible, mais inadmissible ;
  2. la capacité de résistance de nos adhérents à cette inertie est plus forte.
À noter : le jeu en vaut tout de même la chandelle puisque ce sont tout de même deux fois 730 € qui sont en jeu.
 
Bravo à ces adhérents, dont voici le récit.
 
II. Témoignage nos adhérents
 
EXONERATION TICGN – TÉMOIGNAGE
 
Vous aviez attiré notre attention sur cette Taxe Intérieure sur la consommation du Gaz Naturel en insistant sur la possibilité ainsi de se « rembourser », en quelque sorte, de la cotisation à l'ARC. Voici donc mon témoignage :
En qualité de Présidente du Conseil Syndical, j'ai donc adressé à GAZ DE France SUEZ l'Annexe 4 bis, certificat d'exonération à 100 % dûment rempli. Nous avons donc bénéficié de l'exonération durant toute l'année 2010, mais jamais obtenu de remboursement pour la période 2008/2009.
Malheureusement, en 2011, revoilà la TICGN prélevée sur le compte de la copropriété. Examen des comptes et je repars au combat début 2012.
Je vous épargne le nombre des lettres recommandées, des appels téléphoniques, des promesses de règlement non suivies d'effets.
 
Alors que j'étais épuisée de ces vains efforts,  avec votre aide, j'ai écrit cette fois au Médiateur et enfin reçu une réponse :
- accompagnée d'un avoir qui a bien fait l'objet d'un virement.
 
Malheureusement, l'avoir ne tenait pas compte de la dernière période de novembre 2011 à mai 2012. J'ai donc dû recommencer les courriers, les appels téléphoniques, toujours à des personnes différentes car si le médiateur m'avait bien conseillé une personne à rappeler, le malheureux ne savait pas que faire et si le médiateur m'avait bien indiqué une adresse pour une requête complémentaire (le siège de La Défense). L'adresse était erronée !
Actuellement, j'ai reçu L'ASSURANCE VERBALE que tout était en voie de règlement et que je n'aurais aucune démarche à faire en 2013 pour l'exonération de TICGN.
Tout au long de ces six mois de bataille, j'ai souvent pensé que les services clientèle étaient ainsi organisés pour décourager les réclamations... Fort de ce témoignage, vous pourrez peut-être rassurer d'autres adhérents bataillant contre GDF Suez.
Je tiens à remercier chaleureusement l’ARC de ses conseils et de ses actions.
Bien cordialement ».
Bravo, chère présidente et merci de ce témoignage.
 
 

Pourquoi l’idée de création d’un Ordre des professions immobilières est-elle, selon nous, une fausse bonne idée ?

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I. L’UPSI, nouvelle association au service des professionnels de l’immobilier
Le 16 avril 2012 les professionnels de l’immobilier adressaient un communiqué de Presse pour annoncer la création d’une association  - UPSI, qui signifie Union des Professionnels des Services Immobiliers - qui a deux objectifs :
  • obtenir des Pouvoirs publics la création d’un Ordre des professionnels de l’immobilier, Ordre qui serait évidemment contrôlé par les professionnels eux-mêmes ;
  • obtenir la modification de la loi HOGUET (sur les professions immobilières) pour pouvoir ainsi facturer en toute légalité des « services » immobiliers facturés aujourd’hui souvent hors du cadre légal, ce qui entrave d’une certaine manière l’activité des professionnels.
Voyons brièvement :
  • ce qu’est l’UPSI ;
  • ce que veut l’UPSI ;
  • pourquoi nous nous opposons au projet de l’UPSI ;
  • ce que nous proposons de notre côté.
 
 II. Un « lobbying » affiché
 
Il y a maintenant deux ans, les professions immobilières ont réussi à empêcher qu’arrive en discussion  au Parlement un projet de loi rédigé par le Ministère de la Justice après l’affaire URBANIA, projet qui prévoyait - entre autre - la mise en place de commissions régionales disciplinaires paritaires (présidées par les magistrats). Ce projet de loi correspondait pourtant exactement à ce qui est, selon nous, nécessaire et attendu par tous les consommateurs et copropriétaires.
 
Après avoir obtenu le retrait du projet de loi, les professionnels mirent en route ce qu’ils appelèrent les « États Généraux des Professions Immobilières », dans le but de faire accepter leur propre projet de loi, incluant DEUX points majeurs, à savoir déjà :
  • la création d’un Ordre des professions immobilières à la place des commissions paritaires disciplinaires ;
  • la réforme de la loi HOGUET qui réglemente les professions immobilières.
 
Face à l’opposition et au boycott partiel des organisations de copropriétaires et de consommateurs ?  mais aussi face au scepticisme des pouvoirs publics ? l’opération échoua.
Les professionnels n’ont cependant pas renoncé et ont même décidé de relancer leur action en créant une nouvelle association, qui ne cache pas qu’elle est entièrement vouée à faire du lobbying.
Cette association, c’est justement l’UPSI (Union des Professionnels des Services Immobiliers) ; elle a deux particularités :
  1. D’une part elle regroupe - outre les deux principales chambres professionnelles que sont la FNAIM et l’UNIS - une autre association : Plurience qui, elle, réunit les plus grands groupes des professionnels de l’immobilier ainsi que les grands réseaux. Ainsi,  on retrouve, aux côtés des deux chambres professionnelles les groupes suivants :
  • Foncia ; Urbania ; Nexity-Lamy, Oralia,  Loiselet & et Daigremont, Tagerim, Square Habitat, Akerys, Billon Immobilier, BNP Immobilier, Sergic, la Bourse de l’Immobilier, Procivis Immobilier (IMMO de France), Crédit Agricole Immobilier,
et les principaux réseaux :
 
  • Century 21, La Forêt, l’Adresse, Guy Hoguet, ERA, ORPI.
  1. D’autre part cette association affiche clairement ses objectifs : être un groupe de pression pour faire aboutir le projet d’un Ordre et modifier la loi HOGUET.
À noter d’ailleurs que les statuts de l’association Plurience prévoyaient déjà clairement que cette association des « grands » groupes était consacrée à faire du lobbying, comme cela ressort de ses statuts /
 « Faire un lobbying actif en vue d’obtenir des dispositions législatives et/ou réglementaires non défavorables ou favorables aux marchés et aux professionnels dans l’exercice de leurs activités ». Nous voici avertis.
 
Notre impression est que ce sont surtout les vingt grands groupes de services immobiliers qui vont mener la bataille pour obtenir une modification de la législation en leur faveur :
  • ils ont l’argent pour mener cette campagne (ne vient-on pas d’apprendre que le fondateur de PLURIENCE - Serge DEGLISE, patron d’ORALIA - venait de racheter quatre cabinets de syndics pour trente millions d’euros ?) ;
  • ils ont beaucoup plus intérêt que les « petits » syndics ou cabinets immobiliers à imposer un Ordre (qu’ils contrôleraient sans difficulté, pensons-nous) et une modification importante de la loi HOGUET qui permettrait une démultiplication des « services ».
 
Évidemment, la FNAIM et l’UNIS vont dire qu’il n’en est rien et qu’elles contrôlent parfaitement la situation ainsi que les grands groupes. Évidemment.
 
III. Du côté des associations d’usagers de l’immobilier
 
Du côté des associations de copropriétaires et de consommateurs, tout le monde rejette l’idée - voir plus bas pourquoi - d’un Ordre des professions immobilières. Tout le monde, sauf l’U.N.P.I. (Union Nationale des Propriétaires Immobiliers regroupant surtout des bailleurs) qui d’ailleurs accueille en son conseil d’administration des professionnels et n’a jamais caché sa proximité avec eux.
 
D’ailleurs si un Ordre était mis en place, nul doute que les professionnels seraient ravis de pouvoir proposer une place à l’U.N.P.I. pour laisser croire ainsi à un Ordre « ouvert » aux usagers...
 
Ceci étant dit, insistons bien : toutes les autres organisations de copropriétaires et de consommateurs sont totalement opposées à l’idée même d’un Ordre.
 
IV. Pourquoi l’UPSI veut un Ordre et pourquoi nous n’en voulons pas
 
Nous allons maintenant expliquer pourquoi, à notre avis,  l’UPSI veut un Ordre des professionnels de l’immobilier, ce qui nous permettra d’expliquer en même temps les raisons qui expliquent notre rejet.
 
  1. La première raison qui justifie aux yeux de l’UPSI la création d’un Ordre est que ce sont les Ordres qui établissent - entre « professionnels » concernés - les codes de déontologie, c’est-à-dire les règles que doivent respecter les membres de l’Ordre.
 
L’UPSI veut élaborer seule son Code de déontologie.
 
L’UPSI ne veut surtout pas que les associations d’usagers et de copropriétaires (sauf peut-être l’U.N.P.I., comme on l’a dit) participent à ce travail et contribueNT ainsi à élaborer un VRAI Code de déontologie contraignant.
 
Imaginons par exemple que (sous la pression des usagers) le code de déontologie introduise l’idée qu’il faut écarter tout « conflit d’intérêts » chez les professionnels. Cela serait dramatique (pour les professionnels) car cela empêcherait les grands groupes de faire travailler leurs filiales de plus en plus nombreuses dans les copropriétés et les immeubles qu’ils gèrent.
Conséquence : pas question de « négocier » avec les représentants des usagers la rédaction d’un Code de déontologie complet et rigoureux  susceptible de brider les « affaires ».
 
 
2.  La deuxième raison qui fait que l’UPSI veut un Ordre / les Ordres assurent eux-mêmes la discipline, grâce à des commissions internes, là aussi hors la présence des usagers et des juges.
 
« Pas besoin d’instances extérieures » dit l’UPSI. Nous sommes assez grands pour faire le « ménage » chez nous.
 
Certains diront : « Mais c’est très bien, ça, de vouloir assurer la discipline ».
 
Peut-être (et encore) dans le principe, mais nous savons parfaitement - dans la réalité - que l’Ordre et sa commission de discipline entièrement contrôlée par des professionnels ne pourront traiter (et, par ailleurs, très lentement) QUE les gros cas de délinquance et nullement les milliers et milliers d’entorses parfois très graves à la déontologie, à la loi, aux décrets, aux contrats, etc.
 
Voici donc une deuxième raison qui explique que nous ne voulons surtout pas d’un l’Ordre et de son dispositif disciplinaire peu efficace et en trompe-l'œil.
 
  1. Le troisième intérêt que l’UPSI voit à l’Ordre est que ce sont les Ordres qui assurent le tri à l’entrée des professions et qui assurent la « formation professionnelle continue ».
 
L’UPSI veut ainsi sans doute éviter que ne se crée une filière professionnelle « Internet » voire une filière européenne qui ne remette en question les pratiques et les tarifs des professionnels « traditionnels » (ceux qui ont des bureaux en France).
 
Mais l’UPSI veut aussi certainement « récupérer » et gérer au profit de l’Ordre l’argent considérable de la formation professionnelle (0,45 % de la masse salariale, ce qui est énorme). Certainement pas uniquement pour améliorer les compétences professionnelles de ses membres.
 
Voilà donc une troisième raison qui explique notre opposition au principe d’un Ordre.
 
  1. Un autre intérêt d’un Ordre aux yeux de l’UPSI est celui-ci : ce sont les Ordres qui décrètent quelles sont les associations d’usagers qui sont « fréquentables » et quelles sont celles qui ne le sont pas.
 
Ainsi pourrait être reconnue telle association d’usagers ou de copropriétaires comme « interlocuteur valable » (voir plus haut) et rejetée telle autre association jugée trop « indépendante » (suivez notre regard...). Le bonheur absolu pour certains professionnels qui nous pardonneront de ne pas être d’accord avec cette vision unilatérale des « échanges ».
 
  1. Dernier avantage d’un Ordre aux yeux de l’UPSI : ce sont les Ordres, qui peuvent le plus facilement faire modifier les lois.
 
Or, comme on l’a déjà souligné à plusieurs reprises, l’UPSI veut faire modifier la loi HOGUET pour que les professionnels puissent développer un maximum de services sans soucis des conflits d’intérêts et sans entrave.
 
Voici donc, cinq raisons qui font que l’UPSI et ses adhérents rêvent d’un Ordre « À EUX », et les raisons qui font que nous n’en voulons pas.
 
Ce qui est d’ailleurs particulier est que - d’une certaine façon - l’Ordre peut paraître -à certains et en première approximation - une solution très respectable et sécurisante, comme on l’a déjà évoqué :
  • contrôle des professionnels à l’entrée ;
  • formation ;
  • discipline.
 
Toute chose très intéressante à une époque où ni l’État ni la Justice ne peuvent plus assurer le contrôle ou la formation des professionnels.
 
Mais veut-on un contrôle « corporatiste », une formation « maison » et pas forcément adaptée, une discipline insuffisante et des sanctions, elles aussi, très insuffisantes ? Veut-on régler les problèmes  simplement superficiellement  ou profondément ?
 
À noter qu’il existe une sixième raison, qui nous fait refuser à toute force cette idée d’un Ordre : les professionnels de l’immobilier souhaitent un Ordre qui rassemble les TROIS métiers : gérant, transactionnaire, syndic de copropriété. Comme si les règles applicables aux uns pouvaient s’appliquer aux autres !
 
Telles sont donc les six raisons qui expliquent qu’un Ordre serait, selon nous, une très mauvaise solution pour les consommateurs et les copropriétaires ; pire, peut-être : une solution partielle et trompeuse.
 
V. Quelle autre solution proposons-nous ?
 
Face à l’UPSI nos demandes sont simples. Une partie d’entre elles avaient d’ailleurs déjà été intégrées, comme on l’a dit, dans le projet de loi sur les syndics que le Ministère de la Justice avait rédigé et qui a été retiré sur pression des professionnels.
 
Voici, en sept points, nos propositions :
 
  1. Mettre en place, au niveau national, un Conseil de la Copropriété regroupant toutes les parties concernées (ministères, organisations professionnelles de syndics, organisations de copropriétaires, notaires, géomètres-experts, experts-comptables...).
Ce Conseil aurait pour but premier (au départ) :
  • d’élaborer un vrai Code de déontologie ;
  • de définir les niveaux de compétenceS requis ainsi que les contenus de la formation initiale et continue des syndics ;
  • d’assurer un suivi des commissions locales visées aux points suivants.
  1. Mettre en place dans chaque département une commission paritaire de traitement des litiges syndics/copropriétaires dont le secrétariat serait assuré par l’administration comme c’est le cas pour les commissions « locatives ».
Nous sommes, d’ailleurs, prêts - dès demain - à mettre en place une telle commission sur UN département à titre expérimental, comme nous l’avons écrit à Madame Christiane TAUBIRA (Ministre de la Justice).
  1. Mettre en place, dans le ressort de chaque Cour d’Appel une commission disciplinaire - également paritaire - sous l’autorité d’un magistrat.
À noter que ces deux types de commissions (points 2 et 3) permettraient de traiter rapidement un nombre important de problèmes, ceci de façon paritaire, donc avec des garanties pour toutes les parties.
  1. Instaurer par ailleurs le compte bancaire séparé obligatoire pour chaque copropriété, ceci sans dérogation possible, afin de pouvoir rétablir des règles de gestion financière transparentes dans toutes les copropriétés.
  2. Prévoir des dispositions impératives empêchant - chez les professionnels de l’immobilier - les conflits d’intérêts (donc empêchant, par exemple, les syndics de faire travailler dans les copropriétés qu’ils gèrent des sociétés leur appartenant - directement ou indirectement - ou à qui ils appartiennent...).
  3. Réglementer les contrats de syndics via un vrai décret adapté, remplaçant l’arrêté NOVELLI  (très insuffisant du 19 mars 2010.
  4. Renforcer les possibilités - pour les assemblées générales - de confier des missions plus importantes aux conseils syndicaux qui le souhaitent (délégations de pouvoir).
*
 
Comme on le voit, nos propositions sont, en partie partenariales, et, pour l’essentiel, simples à mettre en œuvre.
                                                
Nous envisageons d’ailleurs de faire déposer rapidement une proposition de loi reprenant a minima ces sept points.
 
De tout cela nous parlerons :
à notre Colloque Franco-québécois du 17 octobre 2012,
à notre salon « indépendant » de la Copropriété
des 24 et 25 octobre 2012.
 
 
 
 
 
 
 
 

Le Député François BROTTES répond à nos questions sur la loi relative à la tarification progressive de l’énergie

Actions de l'association
Suite au document de travail (voir : Actualité 04.10.12. « L’ARC consulté par le Parlement sur la proposition de loi concernant la future tarification de l’électricité et du gaz » que nous avons adressée au député François BROTTES concernant la quasi impossibilité d’appliquer sa proposition de loi (en l’état) dans les copropriétés avec chauffage collectif, nous avons reçu de sa part l’amiable lettre suivante :
 
« Monsieur le Président,
 
Permettez-moi, tout d’abord, de vous remercier pour l’ensemble des remarques que vous avez bien voulu me transmettre dans le cadre de l’examen de la proposition de loi sur la tarification progressive de l’énergie.
Nous nous sommes attachés, dans la mesure du possible, à tenir compte de celles-ci.
Néanmoins, l’examen de ce texte ayant pris fin vendredi matin à l’Assemblée Nationale, je vous invite à faire part de vos réflexions aux sénateurs, qui en sont désormais saisis.
 
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma considération distinguée.
 
François Brottes
Président de la commission des affaires économiques
Député de l’Isère
Maire de Crolles »
Et notre réponse :
 
Monsieur le Député,
 
Nous vous remercions vivement de votre aimable réponse et vous confirmons que nous avons été auditionnés à ce sujet par la Commission des lois du Sénat qui a bien voulu entendre avec intérêts nos remarques.
Nous restons par ailleurs à votre disposition pour toute rencontre permettant d’améliorer la loi pour mettre en place - dans les copropriétés - des programmes ambitieux de rénovation énergétique, tenant compte des problèmes de plus en plus importants qu’un nombre grandissant de familles pour faire face à ces dépenses indispensables.
Je reste à votre disposition et vous prie de recevoir, Monsieur le Député, l’assurance de mes salutations distinguées.
 
Fernand Champavier
Le Président de l’ARC ».
 
 

Révision de la loi de 1965.Une contribution très intéressante de l’ASIB-UNARC

Actions de l'association
 
L’ASIB-UNARC est l’association régionale membre de l’UNARC qui a en charge la Région Alsace-Lorraine.
 
ASIB veut dire Association des Syndics Immobiliers Bénévoles. En fait l’ASIB s’occupe depuis longtemps aussi d’assister les conseils syndicaux des copropriétés gérées par un syndic professionnel.
 
La contribution de l’ASIB est très intéressante pour au moins deux raisons :
  • l’ASIB fait vraiment le tour de TOUS les problèmes actuels de la copropriété (tour « épuisant » d’ailleurs tant ses problèmes sont nombreux) ;
  • L’ASIB part des problèmes du « terrain ».
Voici,  cette contribution :
 
 
La copropriété et son avenir
 
L’État français a toujours mis en avant la notion de propriété, chaque Français ayant vocation à devenir propriétaire, parce que devenir propriétaire donne le sentiment de devenir membre d’une une caste supérieure.
 
Le Français entend essentiellement, par cette notion, la propriété individuelle, c'est-à-dire une maison avec un espace privatif extérieur  (jardin). Pendant plusieurs décennies, la volonté d’une propriété individuelle adaptée à son goût  a pu se concrétiser en partant de plusieurs critères :
  • S’éloigner de l’air pollué des villes
  • Disposer d’un grand terrain pour y mettre une maison spacieuse
  • Bénéficier d’un prix du foncier bas ; impôts fonciers bas
  • Bénéficier d’un coût de construction abordable.
  • Disposer d’un ou plusieurs véhicules (faible coût du carburant)
Au fil des années, la situation s’est largement  dégradée :
  • Terrains constructibles se raréfiant
  • Coût du foncier devenu exorbitant
  • Vente de parcelles plus étroites avec un voisinage trop proche.
  • Volonté des municipalités de ne pas étendre à l’infini les espaces constructibles qui nécessitent  des voiries à construire et des branchements onéreux.
  • Augmentation de la durée et du coût des déplacements individuels.
  • Nécessité de se rapprocher de son lieu de travail et des transports collectifs.
 
La copropriété est donc devenue, au fil des années et pour des raisons de convenance et économiques un mode d’habitat plus recherché. Mais il s’agit peu d’un mode d’habitat choisi, car il nécessite un état d’esprit communautaire, un esprit copropriétaire, que les occupants ne manifestent pas souvent, fuyant la réalité d’une obligation de vie communautaire, réalité qu’ils estiment désagréable. La copropriété n’est pas en bonne santé, ce depuis longtemps, comme en témoigne l’abondance du contentieux. Le nombre de documents publiés à son sujet, le nombre d’associations traitant uniquement de la copropriété, le nombre de revues traitant des problèmes qui s’y rattachent, mettent bien en exergue les difficultés de la gestion d’un immeuble en copropriété.   
 
Pourquoi la copropriété d’aujourd’hui en est-elle arrivée à un tel  niveau de complexité dans sa gestion qui, dans des cas en constante augmentation, l’amène à des difficultés financières qui la mettent en grande difficulté, voire à sa dégradation.
 
 
La copropriété: les textes
 
Deux textes essentiels constituent le statut de la copropriété, la loi du 10.7.1965 et son décret d’application du 17 mars 1967. Ces textes ont constitué l’évolution normale d’une législation qui trouve son origine dans l’article 664 du code abrogé par la loi du 28 juin 1938, à laquelle se sont substitués la loi du 10.7.1965 et son décret d’application du 17 juillet 1967.
 
Mais ces deux textes ne sont pas les seuls qui s’appliquent à la copropriété puisque le Code de la construction et de l’habitation, le code de la santé publique, de la consommation, le code civil et pénal, le code des assurances, etc…traitent tous de la copropriété.
 
Pour ce qui concerne les obligations résultant des textes fixant le statut de la copropriété, on peut, après tant d’années passées depuis 1965/1967 avancer le constat que leur application n’est plus simple du tout :
  1. de très nombreuses modifications sont venues enrichir la loi et le décret initiaux ;
  2. ces modifications/adjonctions nécessitent, pour leur compréhension et leur application des décisions jurisprudentielles avec de multiples commentaires, qui ont construit une doctrine maintenant bien établie
  3. le décret de 1967 comporte plus d’articles que la loi de 1965
  4. les articles de ce décret pourraient utilement intégrer la loi, ce qui éviterait cette intolérable gymnastique qui renvoie d’un texte à l’autre, en créant un canevas un peu plus lisible
  5. la complexité de la loi de 1965 est telle qu’il a fallu créer pour sa meilleure compréhension une « commission relative à la copropriété »  dont le but est « de répertorier les difficultés auxquelles peut donner lieu l’application de la loi de 1965 et de rechercher les solutions propres à les aplanir »
  6. à tout cela s’ajoute le règlement de copropriété, souvent mal rédigé, peu clair, souvent obsolète, certains s’appuyant encore sur la loi de 1938, que les copropriétaires et leur syndic refusent souvent de modifier pour des motifs purement financiers
  7. toutes ces règles ne sont pas susceptibles de sanctions en cas de non-application, sauf par une assignation en justice, avec des décisions qui souvent ne règlent rien
  8. la gestion est souvent tellement hasardeuse que le législateur s’est trouvé contraint d’insérer dans la loi des articles relatifs aux copropriétés en difficultés et aux procédures à adopter pour une prise en charge de la remise en ordre administrative et financière de ces copropriétés.
 
De ce fait, les copropriétés se dégradent et se trouvent contraintes de faire un signalement à des autorités extérieures, comme les Maires, qui leur apportent, sous conditions, prêts et subventions pour une remise en état. On relève à ces occasions que ces copropriétés sont gérées par des syndics professionnels qui tardent à aviser ces autorités alors que les taux d’impayés, souvent chroniques, dépassent largement 30 voire 40%, ne jouant pas là leur obligation de conseil.   
 
Les acteurs de la copropriété 
 
a) les copropriétaires :
 
- une fois en place, dans leur appartement, à l’écart du monde, ils évitent de participer à la vie   de la « communauté « : absence aux assemblées, les plus concernés se contentant de donner un  pouvoir – au syndic -, ce qui donne des votes souvent tronqués. 
- les assemblées sont souvent mal préparées, longues, ennuyeuses, les résolutions  adoptées parfois sans beaucoup de réflexion. On a vu un syndic pro élaborer un ordre du jour avec près de 40 points à traiter, qu’il n’a pu mener au bout.
- on approuve les comptes sans réserve et on donne le quitus sans savoir ce que cela signifie…De là vient que certaines copropriétés sont devenues des « copropriétés en difficultés »
- la complexité de la loi sur la copropriété la met hors de portée de sa compréhension par un  copropriétaire moyen,  ce qui nuit à la cohésion de l’ensemble, surtout avec un syndic mal formé.
- on relève  que des copropriétés entières « craignent » véritablement leur syndic professionnel et sont atteintes d’un véritable « syndrome de Stockholm » à l’égard de leur syndic.
- a contrario des copropriétaires engagés estiment que leur syndic « s’est approprié » leur copropriété et qu’ils passent plus de temps à s’opposer à leur syndic qui ne répond jamais à leurs demandes et aux copropriétaires qui le soutiennent envers et contre tout, qu’à vivre tranquillement dans leur appartement.
- La grande question est de savoir comment vaincre la résistance des copropriétaires et les inciter à s’impliquer dans la vie et la gestion de leur immeuble et à inciter les syndics à s’intéresser à leur travail de gestionnaire…
 
b) le syndic :
  
Le « professionnel »
 
-  le syndic, lorsqu’il est qualifié de professionnel,  a pour mission de gérer avec compétence et transparence.
-  or ce terme est dénué de sens, lorsque l’on sait que si un candidat syndic doit avoir aujourd’hui un certain niveau de diplôme, il n’a aucune obligation de formation professionnelle. Et cela se ressent dans un très grand nombre de cas.
-  on nous signale régulièrement des syndics qui  ne laissent pas aux copropriétaires la possibilité de s’exprimer en assemblée, allant même jusqu’à l’agression  verbale devant les autres copropriétaires, dépouillant ainsi les copropriétaires de leurs droits. 
-  nous constatons tous que nombre de syndics adaptent la loi à leur façon et l’imposent comme  une vérité face à des copropriétaires ignorants et surtout passifs.
- le syndic – et surtout les grosses sociétés de gestion- sont en réalité plus des sociétés financières que de véritables gestionnaires travaillent dans l’intérêt des copropriétaires.
- les contrats de syndics sont de véritables contrats d’adhésion qui assujettissent les copropriétaires.
 
Le « bénévole »
 
- nombre de copropriétés sont reprises par des copropriétaires en raison de l’insuffisance professionnelle ou de l’absence dans la copropriété de leur syndic professionnel en exercice.
- malheureusement, leur manque parfois total de formation nuit à leur efficacité et constituent même un danger.
- certains d’entre eux pensent que l’on peut se former sur le tas – via internet, par exemple -.             Un de nos adhérents novices nous quitte après un an, en nous remerciant de notre aide, parce qu’il estime en avoir suffisamment appris pour qu’il puisse gérer seul sans assistance. On le reverra sous  peu.
- l’imprécision dans leurs convocations ou PV dont ils s’inspirent sur internet amène à des conflits internes.
- certains éprouvent gêne – parfois honte – à demander conseil.
- par contre et curieusement, des copropriétés préfèrent un « mauvais » professionnel à un copropriétaire et un conseil syndical investit.
 
 
 
Le syndicat coopératif :
 
- une des solutions peu évoquées et peu mises en œuvre est la gestion par l’intermédiaire d’un syndicat coopératif, dont le fonctionnement nécessite la participation active des membres du conseil syndical. C’est la solution qui demande un investissement et une formation. Mais c’est une solution à la qualité éprouvée. Il y a peu d’incitation à mettre en place cette formule. La formule a longtemps inspiré des craintes puisqu’elle ne pouvait être adoptée qu’à la majorité de l’article 26 de la loi, qui dépossédait ainsi les copropriétaires de leur qualité, précisément, de propriétaires.
 
Autres formes de gestion :
 
- nombre de copropriétés s’autogèrent sans même savoir qu’il existe des textes régissant la gestion d’une copropriété
- on voit même des particuliers gérer plusieurs copropriétés dans lesquelles ils ne possèdent aucun lot.
- la naissance – encore très fragile – de l’auto promotion (habitat participatif)  peut permettre une gestion sous forme de S.C.I.A. Cette nouvelle expression de la vie en commun, permet dès le départ le choix de ses «co-occupants», en offrant à terme un turn over réduit, un meilleur contrôle et donc une plus grand stabilité dans l’immeuble avec des occupants ayant fait un choix de vie bien établi avant le démarrage de la construction. Mais un véritable canevas juridique reste à établir, pour éviter de retomber dans le statut de la copropriété.
 
c) le conseil syndical 
 
- est actuellement le seul rouage qui permette un lien efficace entre copropriétaires et syndic.
- un constat : dans nombre de cas, les copropriétaires ignorent que la mise en place d’un  conseil syndical est obligatoire, il n’y a donc pas de conseil syndical élu,  et on relève que le syndic n’a pas attiré l’attention des copropriétaires sur cette obligation.  
- Si les membres du conseil syndical ont bien été élus, on omet de rappeler que celui-ci doit élire en son sein un président, personne auquel la loi  offre un pouvoir important, ne serait-ce que celui de convoquer une assemblée en cas de défaillance ou d’empêchement du syndic. Et un conseil syndical sans président est un atout pour les syndics professionnels.  
- dans trop de cas, le conseil syndical est inefficace, parce que dispersé, non convoqué pour des réunions de travail par son président, souvent « convoqué » par le syndic et aux ordres de celui-ci, dont il donc est le porte-parole, ce par facilité, par incompétence et manque d’implication.
- les comptes-rendus de l’activité du conseil syndical ne sont pas souvent actés. Donc peu de trace de leurs efforts dans les archives.
- le syndic joue parfois un rôle habile de dénigrement d’un conseil syndical actif vis-à-vis des copropriétaires, donc de déstabilisateur des membres de ce conseil.              
- le conseil syndical n’a pas la personnalité morale et à ce titre ne peut avoir qu’un rôle limité s’il n’a pas l’appui des copropriétaires.  
- le conseil syndical peut aussi se prendre pour un organe ultra directif, qui fait barrage à toute velléité de contestation des copropriétaires  et devient, en quelque sorte, face à l’inertie des autres copropriétaires, un syndic bis, retirant quelques « avantages » matériels ou financier de sa position.
- de même, au sein du conseil, il y a parfois conflit entre les conseillers et le président. Toujours nuisible pour la copropriété
- on lit souvent que pour être membre d’un conseil syndical il faut s’investir et avoir de la « bonne » volonté. C’est très insuffisant, car, bien au contraire,  il faut avoir aujourd’hui une formation qui permette d’accomplir au mieux les fonctions capitales d’assistance et de contrôle du syndic. Cette formation doit être aussi bien juridique que technique et comptable.
 
   En effet, trop de vérifications des comptes annuels, par exemple, consistent en une simple vérification de la conformité des factures et des relevés bancaires. Pas d’investigations sur les contrats de syndics, pas de vérification des contrats d’assurance, d’entretien, de livraison de fioul, etc…
   
   De là un rapport quasi constant de la régularité des comptes d’où découlent en assemblée leur approbation et le quitus entier et sans réserve pour le syndic
 
 
Autres intervenants dans la copropriété 
 
a) le géomètre expert :
 
Dans certaines copropriétés, nous avons constaté des anomalies importantes dans la rédaction des règlements de copropriété : lors d’une mise en copropriété, un local commun qui contient tous les compteurs de l’immeuble a été affecté à un appartement à cause d’une absence de vérification sur place tant du syndic que du géomètre, tandis que la véritable cave  est devenue un petit local commun sans intérêt, créant ainsi un point de contestation.
 
Dans un autre  immeuble neuf, le syndic FONCIA annonce six ans après la livraison des appartements que le règlement de copropriété comporte des anomalies, à savoir que le géomètre a omis d’imputer à certains lots des charges d’ascenseur. La responsabilité du géomètre est entière, celle du syndic tout autant, car il aurait dû s’apercevoir de cette anomalie dès le premier arrêté de charges. De ce fait, le délai préfix prescrit par l’article 12 de la loi du 10 juillet 1965 est forclos.
 
 
b) le notaire :
 
-Dans un règlement de copropriété, il est précisé que le câble sera géré par la société « est-vidéo » cédée ensuite à Numéricable, ce que n’ont pas vu les acheteurs, créant un point de friction pour les abonnés au satellite et les occupants sans télévision qui refusent de payer pour un service dont ils n’ont pas l’utilité. Rôle du notaire ? 
 
-De même on peut se demander comment une vente dans un immeuble ancien peut intervenir avec un règlement issu de la loi de 1938.
 
-Souvent, dans le cas d’une mutation, le notaire invite  le syndic à ne pas utiliser la procédure d’opposition par acte extra judiciaire, proposant verbalement un règlement amiable, avec toutes les conséquences qui peuvent en résulter pour les parties.
 
-Des notaires se trouvent dans l’incapacité d’établir rapidement les documents de vente et bien des acquéreurs confessent qu’ils n’ont pas reçu de règlement de copropriété. 
[Note de l’ARC : sans compter les ventes réalisées par les notaires en l’absence de syndic...]
c) La justice :
 
- il existe des organismes ou sociétés qui s’érigent en médiateurs. Nous avons été contactés par une ancienne magistrate qui nous a proposé d’intervenir dans notre association à cet effet. Or nos associations pratiquent d’une manière générale et constante ce type d’intervention.
-    le conciliateur de justice joue parfois ce rôle, sans connaître les règles de droit régissant la copropriété.
-   Autre constat : peu d’avocats sont formés à la copropriété. Cette affirmation se base sur certains mémoires qui nous sont adressés et qui témoignent d’un manque de connaissance de cette spécialité.
-   les juges devraient également être mieux formés pour gérer les conflits en copropriété. Le nombre de conflits qui doivent aller jusqu’en cassation n’est pas acceptable.       
 
D’une manière générale, la justice est trop régulièrement sollicitée pour des conflits mineurs qui même s’ils ne sont pas toujours conformes à la procédure sont sans aucun effet sur la bonne marche de la copropriété. Exemple : annulation judiciaire de l’assemblée d’une importante copropriété à la suite de l’assignation d’un copropriétaire grincheux, parce le PV n’a pas pu être rédigé immédiatement, convocation d’une deuxième AG avec les mêmes points et frais supplémentaires inutiles
 
 
QUE FAUDRAIT-IL DONC CHANGER ?
 
 
  La loi de 1965 est elle encore efficace ? :
 
- non, elle est trop lourde, trop compliquée, trop touffue, on est renvoyé d’un article à l’autre, de la loi de 1965 au décret ou au CCH. Elle apparaît aujourd’hui comme faite sur mesure pour les syndics professionnels - qui l’interprètent à leur façon, à leur avantage - et plus du tout pour les copropriétaires. 
- sa complexité provient de son enrichissement régulier par de nouvelles adjonctions de textes. Cette complexité la met hors de portée de nombre de copropriétaires.
- si la loi de 1965 n’était pas aussi compliquée dans sa compréhension, il n’y aurait pas nécessité d’une commission relative à la copropriété avec des recommandations explicatives concernant la façon d’appliquer les articles de la loi et du décret.  Et les professionnels éludent souvent les    directives qui y sont données sous le prétexte que ce ne sont que des    « Recommandations ».
- effectivement, une copropriété de trois lots ne peut se gérer comme une copropriété de 100 ou 300 lots principaux. Une petite copropriété, pour attrayante qu’elle soit au départ, présente cependant de nombreux inconvénients : en cas de défaillance d’un copropriétaire pour raison de non-paiement de provisions de charges, la copropriété se trouve vite en difficultés. Pour une copropriété à deux lots, on a vu un magistrat annuler une assemblée parce qu’un président de la réunion n’avait pas été désigné. On peut en conclure que ce type de décision est tout à fait excessif. 
- l’aspect comptable est un des grands soucis des copropriétaires : le législateur a voulu unifier les normes comptables des copropriétés avec un évident souci de transparence. Or, le constat qui ressort de nos investigations associatives est qu’un très grand nombre de copropriétés gérées par un bénévole ignore l’existence de ce texte ou en néglige l’existence. Cela est dû à la nécessité de disposer d’un logiciel comptable, au coût non négligeable, tant au moment de l’achat que pour le suivi. Mais aussi, avoir imposé cette méthode à partir de 10 lots principaux et d’un montant de budget « prévisionnel » n’est pas judicieux alors que les copropriétés, notamment nouvelles, ont de moins en moins de factures de fonctionnement collectif à régler. Peu de copropriétaires, également, comprennent et sont en mesure d’analyser le contenu des annexes, dans lesquelles un comptable astucieux – ou pas très honnête – peut alors introduire n’importe quoi.
- certains syndics – professionnels non adhérents à un syndicat – ont mis en œuvre la comptabilité officielle en faisant voter par l’assemblée générale l’achat d’un logiciel comptable, avec une participation par lot de 10 €uros. Récupérant ainsi un large bénéfice.   Et dans l’indifférence générale, les copropriétaires « comprenant » et estimant que « ce n’était pas beaucoup ». Pourquoi pas aussi participer à l’achat du code de la copropriété !
 
- le compte au nom de la copropriété : le syndic bénévole doit obligatoirement ouvrir un compte au nom de la copropriété pour qu’il n’y ait pas mélange entre ses avoirs personnels et ceux de la copropriété. Il en est normalement de même pour le syndic professionnel qui peut néanmoins solliciter de l’assemblée la dispense d’ouverture d’un compte que nom du syndicat des copropriétaires. Nous avons déjà écrit à ce sujet à l’ex Ministre du logement, affirmant  qu’il s’agissait là d’un détournement habile tant de l’esprit que de la lettre du texte (art.18 loi de 1965). Celui-ci – Benoist Apparu – a, avec une grande naïveté, du fait que beaucoup de copropriétés accordent la dispense d’ouverture d’un compte séparé, signalé que les copropriétés accordaient régulièrement cette dispense sans problème. Il ignorait manifestement – et bien naïvement - que les syndics, FONCIA notamment, rédigent ainsi – de façon lapidaire - leur ordre du jour : « dispense d’ouverture d’un compte séparé ».
 
   Cette société semble totalement méconnaitre le contenu de la recommandation n° 14 de la commission relative à la copropriété sur le libellé de la question à l’ordre du jour relative à l’ouverture ou non d’un compte séparé….qui « recommande au syndic de libeller la question à inscrire à l’ordre du jour de manière à faire apparaître le droit, pour les copropriétaires, d’opter pour l’ouverture ou la non-ouverture du compte bancaire ou postal séparé au nom du syndicat ».
 
   Aucun choix n’est donc laissé aux copropriétaires qui, pour avoir un  compte à eux, doivent payer une « surprime », ce que la loi n’autorise pas. La seule ressource reste aujourd’hui le changement de syndic.
 
- Les travaux
- l’organisation en volumes semble totalement à exclure, car encore plus complexe  que celle régie par la loi de 1965. De nombreuses difficultés résultent de cette forme d’organisation, comme l’assurance de l’immeuble ou la répartition des charges. 
   Nous avons déjà eu à intervenir à cet égard.  
 
Les syndics :
 
Professionnels :
 
a) les syndicats professionnels mettent en place des labels, créent de nouvelles entités pour améliorer l’image d’une profession fortement critiquée, à juste titre, pour ses manquements multiples et nombreux, plus intéressée par la possibilité de maîtriser l’aspect financier que la gestion au bénéfice et dans l’intérêt des copropriétaires ; ces    tentatives pour instaurer des procédures de certification destinées à redorer des blasons bien ternis démontrent l’impuissance des professionnels de l’immobilier à clarifier leur profession et à disposer notamment de personnels compétents.  
b) cette affirmation est confirmée par l’implication de plus en plus forte sur le marché de la gestion immobilière de grands groupes qui rachètent peu à peu les petites agences immobilières, gardant à leur tête le titulaire de la carte professionnelle jusqu’à sa retraite, et imposent à partir de là aux copropriétés leurs méthodes, sans tenir compte du caractère spécifique des immeubles et de leurs propriétaires.  Ces concentrations ne se font pas dans l’intérêt des copropriétaires, qui, heureusement commencent enfin à s’en rendre compte.
c) la création d’un ordre des syndics est à exclure sans réserve. Un ordre n’apportera rien, n’entraînera pas une meilleure gestion et tout particulièrement lorsque ce sont des groupes qui « s’emparent » des copropriétés, mettant en place des principaux de copropriété qui n’ont pas toujours la formation utile, qui dans tous les cas appliquent la politique de leur société qui, comme nous le disions, n’est pas compatible avec l’intérêt des copropriétaires. Les syndics ont aujourd’hui « une aptitude professionnelle », particulièrement floue, puisqu’ils peuvent exercer sans aucune formation professionnelle, d’où une opposition formelle à la création d’un ordre sans un diplôme de nature juridique délivré par une faculté (droit).
d) le syndic est actuellement le mandataire du syndicat. Or, le constat navrant de cette position « dominante » est que  cette possibilité lui ouvre la porte  à toutes sortes de manœuvre ou manipulations : assemblées générales annuelles non tenues, assemblées bâclées, comptes non présentés dans les délais, travaux effectués sans autorisation, manœuvres de division pour régner sans partage, etc...
e) il faudra donc bien en arriver à la notion de prestation de service, donc avec une limitation de la mission actuelle du professionnel, avec des missions bien définies, au choix des syndicats de copropriétaires et selon l’importance de la copropriété et les décisions des assemblées.
f) le contrat de syndic professionnel est d’ailleurs celui d’un prestataire de service, puisqu’il comporte déjà toute une partie de prestations payantes.
g) à noter que les professionnels voudraient eux aussi pouvoir devenir des prestataires de services pour « vendre » sans limitation leurs services tant aux syndicats des copropriétaires qu’aux copropriétaires ; il faudra donc aussi engager une réflexion, en cas d’évolution du statut des syndics pour instaurer des garde-fous, des régulations, voire des contrôles, ce qui pourra se faire par exemple dans le cadre de commissions paritaires départementales et de commissions disciplinaires régionales, également paritaires.
 
 
 
   Les Bénévoles :
 
a) la copropriété doit revenir aux copropriétaires,  ce dont ils sont dépossédés dans le cadre actuel.
b) il faut en cesser avec l’idée que la gestion d’une copropriété par l’un de ses copropriétaires doit être limitée à quelques lots.  Nous avons de nombreux bénévoles qui gèrent de 50 à 250 lots. Ce depuis des années. Sans problème ni difficulté majeure, à condition d’être accompagnés et de vouloir être accompagné.
   Par contre trop de petites et moyennes copropriétés sont mal gérées par des copropriétaires sans implication.
c) d’où le projet de mise en place d’une formation organisée par voie règlementaire par nos associations.
d) développement du système du syndicat coopératif. Dans ce cas, le conseil syndical tient lieu de conseil d’administration.    
 
 
   Le syndicat des copropriétaires :
 
   Il s’agit d’une entité juridique qui, dans bien des cas, n’assure ni n’assume son implication dans la gestion de la copropriété pas plus qu’elle n’assure la défense des intérêts de celle-ci et la protection du patrimoine de chaque copropriétaire. Donc quasi informelle dans les faits.
 
Cela en raison d’un étonnant désintérêt pour tout ce qui n’est pas privatif,  d’une hésitation à s’impliquer par peur des responsabilités ou, plus prosaïquement, par crainte d’être trop pris. 
 
Une société industrielle ou commerciale, quel que soit son statut, fonctionne avec un conseil d’administration, composé d’associés, qui a des responsabilités civiles et pénales non anodines et des pouvoirs pour contracter. Ce n’est pas le cas de la copropriété qui délègue ses pouvoirs à un personnage extérieur, le syndic.
 
Donc, pour un meilleur fonctionnement des copropriétés, on peut  imaginer un conseil syndical disposant de la personnalité morale, avec des droits et obligations identiques, par exemple à ceux d’un syndic professionnel,  dont le but serait d’assurer la défense des intérêts de ses membres, savoir les copropriétaires. En tout état de cause, compte tenu de l’inefficacité avérée du système actuel, il est nécessaire de réfléchir à  mettre en place un véritable conseil d’administration (on peut lui conserver sa dénomination actuelle de conseil syndical) impliqué et susceptible de sanctions, au lieu d’un conseil syndical inerte, souvent inféodé au syndic, protégeant parfois des intérêts personnels.
 
La difficulté sera de trouver un système juridique nouveau qui n’oppose pas, comme aujourd’hui, syndicat des copropriétaires, conseil syndical et syndic.
 
Les copropriétés tendent vers une fragilité croissante. Tout d’abord, l’augmentation inéluctable des charges de fonctionnement et des travaux parfois négligés vont contraindre les copropriétaires et leurs organes de gestion et de contrôle,  syndic et conseil syndical, à une réelle rigueur.
 
Lorsque la copropriété «entre en difficulté», souvent, d’après notre constat, du fait d’une « très »mauvaise gestion de son syndic, la première inquiétude des copropriétaires – un peu tardive - est la baisse de la valeur des appartements et de voir de ce fait des marchands de sommeil s’installer et rendre impossible toute cession.  En tout état de cause, le syndicat des copropriétaires ne contrôle rien, car il n’est pas concerné par une vente et ne peut s’opposer à l’arrivée d’un perturbateur, qui peut mettre rapidement à mal l’équilibre global d’un immeuble. Ces situations possibles devraient permettent de réfléchir à l’avenir de la copropriété.
 
Il est donc temps, très sérieusement, d’envisager une solution juridique nouvelle pour un fonctionnement, un contrôle et donc une transparence plus réalistes de la copropriété.  
 
Autres constats et propositions :
  
-  la copropriété à deux est quasi-ingérable. Dans ce cas il faut que ce type de copropriété sorte du droit de la copropriété. 
 
Le règlement de copropriété
   - la copropriété, pour son fonctionnement, doit certes se référer légalement à la loi mais aussi au règlement de copropriété. Il est clair que nombre de règlement ne sont pas à jour, certains totalement obsolètes, même si les syndics s’y réfèrent, sans tenir compte des modifications de la loi de 1965 et du décret de 1967. Certains règlements fixent encore les conditions de médiation par des copropriétaires avec pouvoir de jugement définitif sans possibilité d’action en justice !.  
 
 Les modifications à entreprendre pour mettre à jour ce document sont toujours compliquées et onéreuses :
 
 = tout règlement devrait pouvoir être mis à jour à tout moment pour que les copropriétaires puissent s’y appuyer sans erreur, comme cela se passe pour une modification de statuts pour une association.
 =  or, dans le cadre législatif d’aujourd’hui, si des mises à jour peuvent intervenir dans le cadre de l’article 49 de la loi, à la suite d’anomalies importantes dues, par exemple, au géomètre expert lors de la première rédaction ou encore au manque de réactivité du premier syndic. Mais lorsque le constat intervient hors des délais préfix de l’article 12 de la loi de 1965, les difficultés sont réelles.
 
Règles comptables et convocations aux AG
 
= les copropriétés dites petites (moins de dix lots) sont soumises aux mêmes règles que les autres, notamment comptables. Or le système comptable actuel,   généralisé pour les copropriétés dites  importantes » (donc à partir de 10 lots principaux)    n’est pas compris pas  une majorité de copropriétaires qui se gardent  bien de manifester  publiquement leur ignorance.
- l’assemblée générale annuelle – et non pas ordinaire – fait l’objet d’une facturation complémentaire si elle est tenue en dehors des heures dites ouvrables. Ces dispositions contractuelles doivent donc être considérées comme clauses léonines, car l’assemblée annuelle est une obligation.
- les mouvements bancaires figurent sur un compte qui n’appartient pas    la copropriété, dont le contrôle échappe ainsi totalement  aux copropriétaires. La difficulté est que nombre de copropriétaires ne comprennent toujours  pas les conséquences du système imposé par les syndics professionnels.
 - L’obligation d’ouverture d’un compte ouvert au nom du syndicat, sans faire mention du nom du syndic, sauf pour des raisons d’adresse, dont l’ouverture est sans cesse repoussée par un détournement de l’esprit de la loi, s’impose rapidement.
 
Les faux comptes dits individualisés, donnent aux copropriétaires l’impression qu’ils ont un compte qu’ils maîtrisent et qui, par un nouveau détournement, permet au syndic (professionnel) soit de prélever en toute illégalité  des forfaits réguliers non justifiables qu’ils déposent sur leur compte, retardant ainsi délibérément les règlements de factures régulièrement payées par les copropriétaires. Donc, de ce fait, le fameux compte « pivot » perdure et cette tromperie – abus de confiance - est insupportable et punissable pénalement.  
 
On relève d’ailleurs maintenant que certains syndics, en difficultés financières, ne règlent plus que parcimonieusement et tardivement les factures à leurs fournisseurs, pourtant payées par les copropriétaires. D’où une mise en grand danger de l’équilibre financier de ces copropriétés. 
 
- les assemblées ne bénéficient pas de plus de clarté du fait de la         complexité des majorités à mettre en œuvre par rapport à la décision à prendre. Lors des assemblées annuelles (et non pas ordinaires) il est prévu la possibilité de convoquer immédiatement une deuxième assemblée. Il nous paraît donc indispensable de modifier les conditions de décision des décisions de base, comme l’élection du syndic,  et d’éviter de passer par le biais d’une deuxième assemblée dans la foulée en cas d’insuffisance du nombre de copropriétaires présents. Donc élection directe à la majorité de l’article 24 L.
 
- les assemblées sont très souvent convoquées dans l’après-midi – heures ouvrable- ce qu’acceptent les copropriétaires pour des raisons d’économie. D’où les absents en grand nombre et des pouvoirs sans nom. (voir supra)
- les délais de convocation à 21 jours, imposés sans concertation       
   avec les copropriétaires, permettent au syndic  de  convoquer 
les A.G. parfois avec des délais d’un mois et demi, ce qui empêche astucieusement de permettre aux copropriétaires de    faire porter certaines questions essentielles à l’ordre du jour.
 
- il nous a été signalé à plusieurs reprises que des assemblées annulées judiciairement étaient immédiatement reconvoquées  avec le même ordre du jour, ce qui constitue un détournement manifeste de la    décision de justice.
- l’obligation d’une convocation par LRAR constitue un frein à  la bonne marche d’une assemblée. La lourdeur de la procédure  et aussi les frais entraînés par une convocation, notamment pour les copropriétés importantes, constitue un frein à un  travail collectif serein et éclairé. L’utilisation d’un envoi par internet faciliterait le travail, comme les convocations, le régime de la remise contre émargement restant d’actualité. 
Mais il faudrait un réaménagement des tarifs postaux prévus.
 
Les travaux :
 
La loi exige que le syndic soumette aux assemblées la constitution d’un fonds de travaux. Bien souvent les copropriétaires estiment que lorsque les travaux se présenteront, ils seront en mesure de faire face à leurs obligations. Ce qui n’est jamais le cas, car il y a toujours un élément qui empêche de donner suite : décès, divorce, chômage, autres investissements.. 
 
De même aucun plan de travaux sur plusieurs années n’est établi ni chiffré. Certains copropriétaires refusent d’en entendre parler.
 
De là partent aussi les premiers incidents qui amènent les copropriétés à des difficultés qui deviennent vite insurmontables : la loi doit donc remédier à cela.
 
Les mutations de lots :
 
- Autre souci. Depuis la disparition du prorata temporis, les syndics ont trouvé une méthode plus facile :
    = exemple vécu: un copropriétaire devient propriétaire d’un lot courant octobre 2011. Lors de la régularisation des charges en fin d’année, il s’aperçoit qu’on lui impute la dépense de chauffage depuis le 1er janvier 2011. Et le syndic explique sans vergogne que c’est le principe même de la disparition du proprata.
     =  certains syndics ne font plus d’opposition par huissier (ce qui explique l’exemple ci-dessus.) et « s’arrangent » (!) avec le notaire pour faire passer une pilule parfois bien amère pour celui qui doit, non plus enregistrer ou débourser une légère différence seulement mais bien prendre en compte des charges liquides et exigibles que le syndic auteur de l’état daté n’a pas répertorié. Mais les vendeurs abandonnent tout recours, heureux d’en avoir fini.
 
 
Le contrat de syndic professionnel :
 
Il devient vraiment de plus en plus un fourre-tout incompréhensible. Dans la plupart des copropriétés que nous connaissons, aucun copropriétaire ne le lit ; en parler – trop tard – en assemblée fait faire au moins la moue aux copropriétaires présents, mais surtout amène des regards de réprobation, car aborder le sujet retarde la fin de la réunion.
 
Le « nouveau » contrat proposé par l’arrêté du 19 mars 2010 est aujourd’hui complètement vidé de sa substance et sa complexité en a encore alourdi la compréhension.
 
Prenons l’obligation d’une assemblée générale annuelle (art 7 du décret) et revenons encore sur le fait que les syndics insèrent, dans tous leurs contrats, une prestation chiffrée, hors forfait, parce que l’assemblée se tient hors «heures ouvrables » ! Tous les copropriétaires ne peuvent se libérer en journée, car les heures ouvrables ne sont pas toujours des heures raisonnables. Donc, peu de présences avec l’amère constat que pour respecter la loi, il faut payer. 
 
Les honoraires pour prestations particulières imposent aux syndicats des contraintes de fonctionnement liées au coût desdites prestations. Et c’est là que le syndic sort de son rôle de mandataire pour devenir prestataire d’un service payant. Ce qui est difficilement acceptable.
 
Le nouveau contrat de syndic de FONCIA comprend une clause commerciale qui empiète sur la vie privée et n’a rien à faire dans un document juridique. Mais FONCIA réitère. Rappelons pour mémoire  le fameux €uro prélevé trimestriellement au titre des provisions sur charges au bénéfice d’une association.
 
Le syndic prélève des honoraires pour suivi technique lors des travaux malgré la présence d’un maître d’œuvre.
 
Ne parlons pas du coût de l’état daté !
 
 
Le contrat de copropriétaire syndic :
Est-il vraiment juridiquement utile ?
 
C’est comme s’il y avait nécessité d’avoir un contrat de président d’association.
 
La Justice :
 
La copropriété crée un contentieux exceptionnel :
 
- soit du fait de copropriétaires grincheux qui veulent prouver qu’ils ont quelque connaissance du droit de la copropriété et assignent : exemple : un PV n’a pas été fait le soir même parce les membres du « bureau » sont partis immédiatement, d’où annulation de l’AG qui s’était cependant déroulée sans problème. D’où reconvocation et frais inutiles pour une deuxième assemblée identique à la première.
- les copropriétaires consultent parfois le conciliateur de justice, dont les connaissances dans ce domaine sont très réduites.
- peu d’avocats ont une réelle connaissance du droit de la copropriété et surtout de la gestion pratique. Certains mémoires à ce sujet sont édifiants.
-  les juges s’en tiennent à l’application stricte de la loi mais il est regrettable que pour obtenir une décision « juste », il faille parfois aller jusqu’en cassation. 
- l’annulation justifiée d’une assemblée ou d’un point de l’ordre du jour n’a aucun effet majeur sur le comportement des syndics, qui, appuyés par une majorité de copropriétaires, reprennent le même ordre du jour qu’ils font approuver dans les mêmes conditions.
- l’absence de sanctions civiles ou pénales constitue une incitation à cette gestion approximative constatée dans de nombreux cas. 
- la justice n’est pas en mesure de faire  vérifier et de faire appliquer ses décisions. Les syndics pro le savent et les copropriétaires encouragent ce type de comportement par leur attitude passive.
 
 
EN RESUME, BREVE CONCLUSION :
 
-L’achat d’un appartement devrait être le début d’un aboutissement. C’est souvent le début des difficultés.
- Le laxisme de la gestion, le manque de compétence de tous les  organes de la copropriété, le manque de transparence des « grands » syndics davantage intéressés par leurs résultats financiers que par l’intérêt de la copropriété nuisent à la copropriété.
 
Il nous paraît donc indispensable et urgent que l’ARC/UNARC mette sur pied une commission permanente de révision de la loi et propose toutes les améliorations à apporter pour en faciliter l’application. Avec reprise, point par point, de tous les éléments de la loi et propositions.